Le cinéma à l'honneur

Lambert Wilson. Né en 1958, fils du comédien et metteur en scène Georges Wilson, Lambert Wilson a vécu dès son enfance dans le monde du théâtre. Bilingue Français-anglais, il suit de 1974 à 1978 les cours d'art dramatique du Center Drama de Londres. Il y apprend aussi le chant et la musique. En 1977, il apparaît dans « Julia » de Fred Zinnemann qu’il retrouvera en 1983 dans « Cinq jours ce printemps-là ». Le public français le découvre également dans « La Boum 2 » (1982), de Claude Pinoteau. Il tournera ensuite avec André Téchiné, Claude Chabrol, Andrzej Zulawski, Benoît Jacquot… Il alterne avec aisance les films d’aventures et les tournages au climat plus intimiste. Son interprétation de l'Abbé Pierre dans « Hiver 54 » (1989), lui vaudra le Prix Jean Gabin.
Lambert Wilson brille aussi dans la franche comédie (« Jet Set » en 2000 ou encore « Palais-Royal » en 2005). Et il aime chanter ( «On connaît la chanson » (1997) et « Pas sur la bouche » (2003) d’Alain Resnais). Enfin il a su aussi séduire Hollywood ( Matrix reloaded (2003), Matrix Revolution (id.), Catwoman (2004) )
En 2010, au 63e Festival de Cannes, il a triomphé dans le rôle du frère Christian de Chergé, prieur des moines de Tibhirine dont le destin tragique est évoqué dans le film « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois, récompensé par le Grand prix du jury.

Linh-Dan Pham. Née à Saigon en 1974, Linh-Dan Pham quitte le Viêt Nam avec ses parents alors qu’elle n’a guère plus d’un an. Elle passe son enfance en banlieue parisienne. Elle a seize ans quand son père parcourt une petite annonce : « Cherchons jeune fille pour tournage avec Catherine Deneuve au Viêt Nam ». Elle se présente au casting et est choisie pour tenir le rôle de Camille, la fille adoptive du personnage interprétée par Catherine Deneuve dans le film de Régis Wargnier, « Indochine ». Elle sera nommée en 1993 pour le César du meilleur jeune espoir féminin.
Magnifique début et, pourtant, Linh-Dan Pham ne réapparaîtra plus sur un plateau pendant dix ans. Elle se consacre à ses études, trop peu sûre de pouvoir gagner sa vie dans le cinéma. Diplôme de commerce en poche, elle va renouer avec le métier de comédienne.
En 2005 elle jouera le rôle de Lu Ann dans « Les Mauvais Joueurs » de Frédéric Balekdjian puis dans « De battre mon cœur s'est arrêté » de Jacques Audiard, aux côtés de Romain Duris. En 2006, elle reçoit le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans ce film. En 2011, elle tourne aux côtés de Simon Buret « Les yeux fermés », sous la direction de Jessica Palud. Elle apparaît également dans « The Shape of Art to Come » de Julien Levy.

Yoon Jung-Hee. Née en Corée du sud, en 1944, Yoon Jung - Hee s’est fait connaître aux plus larges publics dès le premier film qu’elle a tourné, en 1966, et dans lequel elle tient déjà, le rôle principal : Cheongchun Geukjang (Scènes de jeunesse). Elle sera dès lors, avec Mun Hi et Nam Jeong-im, l’une des trois stars incontestées d’un cinéma coréen, celui des années 1960, qui, pour beaucoup, est alors à son apogée.
Plus populaires encore que ses deux autres consœurs, Yun Jung - Hee a joué dans plus de 300 films et a reçu 24 prix d’interprétation féminines.
Au milieu des années 1990, Yoon Jung - Hee s’installe à Paris avec son mari le célèbre pianiste coréen Paek Kun Woo. Après plus de quinze ans d’absence, elle est revenue en force sur les plateaux pour tenir le rôle principal de « Poetry » (2010), film de Lee Chang-Dong , qui a obtenu le prix du meilleur scénario lors du dernier Festival de Cannes.

Elsa Zylberstein. Née en 1968, Elsa Zylberstein passe son bac puis s’oriente vers la comédie en intégrant la classe libre du cours Florent. Son professeur est Francis Huster. Sa première apparition à l’écran date de 1989 dans « Baptême ». On la remarque ensuite dans le « Van Gogh » de Maurice Pialat. Sa prestation lui vaut le Prix Michel-Simon en 1992 et sa première nominations au César du Meilleur espoir. Prix Romy-Schneider en 1993 pour son interprétation d’une étudiante espiègle dans « Beau fixe », Elsa Zylberstein va bientôt devenir l’actrice préférée de Martine Dugowson qui lui offre le rôle principal, aux côtés de Romane Bohringer, dans « Mina Tannenbaum » en 1994.
On la retrouve ensuite dans de nombreux films d'époque : « Farinelli », « Jefferson à Paris » où encore « Monsieur N ». Elle incarne aussi Suzanne Valadon dans « Lautrec », puis la maîtresse de Modigliani.
Eprise d'un clarinettiste homosexuel dans « L'Homme est une femme comme les autres » (prix de la Meilleure Actrice, au Festival du Film Romantique de Cabourg), elle tournera aussi dans « Le Temps retrouvé », sous la direction de Raoul Ruiz.
En 2008, elle est à l'affiche de deux films présentés au Festival de Berlin, « Il y a longtemps que je t'aime » (César du Meilleur Second Rôle Féminin ) et « La Fabrique des sentiments ». On la retrouvera bientôt, le 1er juin, dans « Un baiser papillon » de Karine Silla.