Le 2 juin, dans le cadre de la 54e Exposition internationale d'art de la Biennale de Venise (4 juin – 27 novembre 2011), Frédéric Mitterrand a inauguré le Pavillon français, qui accueille « Chance », une installation conçue par Christian Boltanski. L’artiste a choisi pour Commissaire Jean-Hubert Martin, directeur honoraire du Musée national d’art moderne Georges Pompidou.

La Biennale. Ouverte au public à partir du 4 juin, la Biennale de Venise a pour thème cette année « ILLUMInazioni - ILLUMInations ». Le Pavillon français, confié à Christian Boltanski, l’artiste de Monunenta 2010, a été inauguré par Frédéric Mitterrand dans la matinée du 2 juin.
Tous les deux ans, la Biennale de Venise éclaire et secoue le monde de l'art contemporain. Cette année, quatre-vingt sept pays y participent dont, pour la première fois, la Principauté d'Andorre, l'Arabie Saoudite, le Bangladesh et Haïti. Il ne s'agit pas tant de produire une cartographie de l'art mais bien de mettre en avant, selon le directeur de la biennale, des « points de vue personnels et artistiques » sur le monde.
La Biennale se partage entre l'Exposition Internationale dans les locaux de l'ancien Arsenal de la Sérénissime (où s'exposent trente-deux jeunes artistes nés après 1975 et trente-deux femmes artistes) et les vingt-huit Pavillons nationaux. A quoi il faut ajouter de multiples participations « collatérales », autrement dit le « off » de Venise.

« ILLUMInazioni ». Ce thème, qui va si bien à Venise, évoque bien sûr la lumière, mais aussi la nation (nazioni). Il met aussi l'accent sur la vocation de la Biennale : la diffusion et la réflexion sur les développements actuels de l'art. « ILLUMInazioni se concentre sur la lumière produite par la rencontre avec l'art », explique Bice Curiger la curatrice de l'édition 2011. Car, si le mot « nation » paraît à certains, au quotidien, « lourd » et « encombrant », il devient « lucide » et « détendu » au contact – ou sous « la lumière » – de l'art.

Le Pavillon français. Le Pavillon français est confié cette année par Christian Boltanski – pour l'heure « messager de son présent et de sa richesse culturelle ». Cette figure majeure de la scène artistique internationale y propose une installation spectaculaire intitulée Chance. Un parcours de trois salles présente le travail de l’artiste sur trois thèmes qui lui sont particulièrement chers : le hasard, la chance, la malchance, « les forces qui fascinent et imposent leurs lois ». Lire l'interview de Christian Boltanski sur Culture.fr.

Christian Boltanski . Né à Paris en 1944, Christian Boltanski commence à peindre en autodidacte dès l’âge de 14 ans. En 1968, il réalise sa première exposition à Paris, où il présente des saynètes qui mettent en scène des marionnettes grandeur nature, ainsi qu’un film intitulé « La vie impossible de C. B »., dans lequel il détourne le genre du film autobiographique.
Dans les années 1970, il approfondit cette veine d’autobiographie fictive. Il dresse un inventaire à la fois réel et réinventé de son enfance, compilant photographies, souvenirs et objets prétendument retrouvés. D’autres d’inventaires collecteront les albums photographiques ou les objets de la vie quotidienne d’anonymes. En 1976, avec les Images Modèles, Christian Boltanski introduit une réflexion sur le « goût moyen », caractérisé par la mise en scène du banal.
Après un détour par les Compositions Photographiques, dans lesquelles il élève les clichés de la photographie amateur à la dimension du tableau, Boltanski renoue avec les compositions aléatoires de ses premières œuvres pour évoquer explicitement la Shoah. La série des Monuments débute ainsi en 1985 : installations de photographies de visages sauvés de l’oubli, présentées dans des compositions murales en forme d’autels, ou constellations d’images éclairées par de petites lampes.
Dans les séries qui se succèdent (Reliquaires, Réserves, Véroniques, Vêtements, etc.), l’artiste travaille avec des photographies d’école ou d’identité, des boîtes de biscuits et, à partir de 1988, des vêtements. Nommer tous les hommes, dans la singularité qui les distingue de la masse, est le but principal que poursuit Boltanski depuis ces dix dernières années. Il est enfin l’auteur de « Personnes », une installation qu’il a imaginée spécialement pour L’édition 2010 de Monumenta au Grand Palais à Paris.