Journée d'étude organisée en partenariat avec le Comité d'histoire le 17 novembre 2008 à l'Institut national d'histoire de l'art (75002)
Cette journée d'étude a permis, près de 40 ans après les premiers symposiums d'art public dans les villes nouvelles, à revisiter cette expérience exceptionnelle par son ampleur et sa démarche inédite. Le dernier colloque sur ce thème "l'art renouvelle la ville" datant de 1992, au moment où de nombreuses commandes monumentales étaient en cours de réalisation ou sur le point de s'achever, n'avait pas permis alors d'en faire réellement l'évaluation. La journée d'étude a tenté donc de convoquer tous ceux qui ont participé à cette expérience, et de leur donner la parole, ces derniers ayant sans doute pris assez de recul pour témoigner aujourd'hui.
Le programme s'est appuyé en grande partie sur une trame et un questionnement historiques, notamment sur la question des origines avec les commandes publiques des grands ensembles et l'évolution du 1%. Parallèlement, des intervenants venant de différents horizons ont assuré un éclairage pluridisciplinaire indispensable. Les ethnologues se sont penchés sur les modes d'appropriation de l'art public par les habitants, les historiens de l'art ont tenté de restituer ces réalisations dans une plus ample histoire de la création du XXe siècle.
Les contributions et témoignages se sont articulés autour des origines et de l'état des lieux. Conscientes de leur engagement et de leur responsabilités face à ce patrimoine tant historique qu'artistique après la disparition des EPA (Etablissements publics d'aménagement), les collectivités en assument désormais la prise en charge. C'est ce moment charnière et clef de l'histoire qui a été questionné ici enclenchant par la même des tentatives de patrimonialisation comme à Cergy-Pontoise autour de l'Axe majeur ou à Saint-Quentin-en-Yvelines devenue en 2006 Ville nouvelle d'art et d'histoire.
Si cette journée visait à enrichir et conserver la mémoire, elle s'est ouverte aussi sur le présent et l'avenir. L'héritage des villes nouvelles a été mis en perspective à l'aune de la commande publique aujourd'hui afin d'évaluer les évolutions et les permanences, du point de vue des artistes, des politiques et des habitants.
Au moment où la commande publique semble se redéployer dans les villes autour de grands projets d'aménagement urbain, qu'il s'agisse de l'arrivée de tramways, de requalification de quartiers ou encore de tentative de dialogue avec un patrimoine prestigieux et ancien, il a semblé pertinent de revenir sur l'histoire en tirant les enseignements de l'art public dans les villes nouvelles. Ces dernières ont constitué depuis le début des années 70 de vastes terrains d'expérimentation pour les artistes dont les créations intégraient, sans doute pour la première fois à cette échelle, les logiques urbaines. Source d'inspiration et de contrainte, la ville devenait un laboratoire pour ces recherches formelles. Ce champs à la fois vaste et étroit, en mettant les oeuvres en tension avec le tissu urbain, a incontestablement produit un renouveau de la sculpture et au-delà, des arts plastiques.
Cette journée a été organisée par Loïc Vadelorge (Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines) et Julie Corteville (Musée de la ville, Communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines), avec la collaboration du Comité d'histoire de ministère de la Culture, de la Direction régionale des affaires culturelles d'Ile-de-France et de la Délégation aux arts plastiques.
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[Programme] (pdf)
La captation audiovisuelle de cette journée d'étude est consultable sur rendez-vous au Comité d'histoire