« Redynamiser le modèle culturel français » : telle est, selon le Premier ministre, l’ambition du plan de relance de 2 milliards d’euros en faveur du secteur de la culture et des médias. Ce secteur, qui a été « frappé de plein fouet par la crise sanitaire », a vu son activité s’effondrer : - 25% de chiffre d’affaires en 2020 par rapport à l’année précédente, soit près de 22,3 milliards d’euros de pertes.

Après avoir mobilisé plusieurs milliards d’euros d’aides transversales et d’aides d’urgence pour la culture et les médias, qui se poursuivront « jusqu’à la fin de l’année 2020 », le Gouvernement entend, avec le plan de relance, apporter une réponse « globale » au secteur culturel. Les trois axes retenus par le Premier ministre sont le soutien à la « vie culturelle de nos territoires », la « reconquête de notre modèle de création » et la « consolidation de nos grandes filières économiques culturelles ».

Restauration, savoir-faire, rayonnement… Soutenir la vie culturelle de nos territoires

Le secteur du patrimoine, qui est un acteur économique de premier plan de nos territoires, a été sévèrement touché par la crise sanitaire. Le plan de relance mobilisera une enveloppe de 614 M€ pour favoriser la reprise de l’ensemble du secteur.

           -> Au sein de cette enveloppe, 280 M€ permettront de financer la reprise de la restauration de nombreux sites et monuments en relançant l'activité des métiers d’art et des savoir-faire d’excellence. A noter : sur ces 280 M€, on relève un effort sans précédent de 80 M€ qui va être accordé au « plan cathédrales » ; de même, 40 M€ vont être dédiés à la restauration des monuments historiques appartenant aux communes et aux propriétaires privés.

          -> Les grands opérateurs patrimoniaux, comme les musées du Louvre et d’Orsay, le château de Versailles ou le Centre Pompidou, connaissent aujourd’hui une crise sans précédent : effondrement de leur fréquentation (entre - 40% et - 80%), remise en question de leur modèle économique... Au regard de leur rôle en termes de rayonnement et de tourisme, le plan de relance soutiendra avec 334 M€ ces établissements dans leur reprise d’activité.

Diffusion, emploi, écoles… Reconquérir notre modèle de création

Avec plus de 7 Mds€ de pertes en 2020, le secteur de la création artistique a été particulièrement touché par la crise sanitaire. Une action résolue est engagée dans le cadre du plan de relance, qui affectera 426 M€ pour assurer la survie de la création, de sa diversité et de sa vitalité.

          -> Au sein de cette enveloppe, 220 M€ seront attribués au spectacle vivant privé et 206 M€ au spectacle vivant subventionné. A noter : un effort substantiel sera fait en direction du théâtre subventionné en région, puisque, au sein de l’enveloppe qui lui est dévolue, 30 M€ seront dédiés aux institutions de spectacle vivant en région et 30 M€ aux ensembles, opéras, orchestres et festivals dans les territoires.

          -> Comme les établissements publics patrimoniaux, les grands opérateurs publics de création, comme l’Opéra national de Paris, la Comédie-Française, la Philharmonie de Paris ou le Palais de Tokyo) font face à une crise sans précédent. Sur les 206 M€ destinés au spectacle vivant subventionné, 126 M€ seront donc consacrés à la reprise d’activité de ces opérateurs.

Le plan de relance va également mobiliser 113 M€ destinés à soutenir l’emploi, redynamiser la jeune création et moderniser le réseau des établissements de l’enseignement supérieur culture.

          -> Afin de soutenir l’emploi artistique, un dispositif de soutien aux populations fragilisées par la crise, venant s’ajouter aux dispositifs transversaux, sera mis en place pour un montant de 13 M€, dont 7 M€ sera consacré au spectacle vivant et 6 M€ aux arts visuels.

          -> Une commande publique exceptionnelle, concernant toutes les disciplines (métiers d'art, spectacle vivant, musique, littérature, arts plastiques, photographie…) va mobiliser 30 M€. Ce programme sera en priorité dédié aux jeunes créateurs.

         -> Le plan de relance consacrera aussi 70 M€ sur deux ans à la mise en place d’un plan inédit pour rénover les établissements d’enseignement supérieur culturel et soutenir la formation.

Numérique, financements, export… Consolider nos grandes filières culturelles

Durement frappées par la crise, les filières stratégiques culturelles – presse, livre, cinéma, audiovisuel – constituent un enjeu majeur aussi bien en termes de compétitivité internationale qu’en termes de vitalité économique. Le plan de relance consacrera 428 M€ à la modernisation de ces filières. Ceux-ci se répartissent comme suit :

          -> 140 M€ pour soutenir la distribution de la presse, qui connaît une crise sans précédent. A noter : ce soutien exceptionnel de l’État, qui a été présenté le 28 août aux acteurs de la filière par le Président de la République et la ministre de la Culture, s’élèvera sur deux ans à 483 M€.

          -> 53 M€ pour le « plan livre », notamment pour encourager les librairies dans le développement de leurs outils numériques et de la vente à distance et pour soutenir les bibliothèques dans l’extension de leurs horaires d’ouverture.

          -> 165 M€ pour la filière cinéma, notamment pour le développement de l’export et de l’attractivité (accompagnement renforcé des exploitants, des festivals, des cinémathèques ainsi que les ateliers d’éducation à l’image, soutiens majorés pour les œuvres écrites et tournées en France, etc.).

          -> 70 M€ pour les médias publics, notamment France Télévisions et Radio France, qui jouent un rôle de premier plan dans la création audiovisuelle. Cette dotation exceptionnelle leur permettra de retrouver cette ambition.

Avec 419 M€ mobilisés, le plan de relance permettra enfin de mettre en place de façon immédiate une stratégie d’avenir pour l’ensemble des industries culturelles et créatives. Cette dotation se répartira de la façon suivante :

          -> 19 M€ de crédits budgétaires permettront d’apporter une réponse transversale à la problématique d’accès des industries culturelles et créatives françaises aux opportunités économiques indispensables à leur relance (inscription dans les territoires, visibilité dans l’environnement numérique, accès au financement bancaire).

         -> 400 M€, mobilisés au titre du 4e Plan d’investissement d’avenir sur 5 ans, permettront la mise en place de la stratégie élaborée dans le cadre des États généraux des ICC, lancés l’an dernier. Cette stratégie s’appuiera sur la mise en place d’un comité stratégique de filière « industries culturelles et créatives ».