Dès le 6 décembre, et pour une durée de deux mois, une consultation est lancée sur la plate-forme Open data du ministère. Objectif : améliorer le service rendu et ouvrir de nouveaux jeux de données en se basant sur les besoins des utilisateurs.

Depuis 2011, le ministère de la Culture a lancé une politique en faveur de l'ouverture et du partage des données publiques qui se traduit, depuis 2016, par l’ouverture d’une plate-forme, riche aujourd’hui de plus d’une centaine de jeux de données destinés à l’ensemble des citoyens mais aussi à des professionnels qui peuvent, grâce à des outils, valoriser ces données sous forme de cartographie, graphique ou data-visualisation.

À partir du 6 décembre, le ministère propose une consultation à destination de ses utilisateurs. Une liste de questions permettra de mieux cibler les futurs jeux de données mis à disposition et d’améliorer le service rendu. Explications avec Roselyne Aliacar, chargée de mission Circulation et ouverture des données au service du numérique du ministère de la Culture.

Depuis 2016, le ministère ouvre ses données à tous sur la plate-forme dédiée data.culture.gouv.fr, en lien avec data.gouv.fr. Que peut-on actuellement y trouver ?

centre_pompidou_nuit_des_musees.jpg
La plateforme data.culture.gouv.fr propose notamment des chiffres sur les grands événements comme la Nuit des musées.

Avec cette plate-forme, le ministère de la Culture a souhaité offrir un espace de valorisation de ses ressources culturelles numériques à l’attention de tous les citoyens, mais aussi des développeurs et entreprises grâce notamment aux API (Application programming interface, un outil informatique qui permet d'échanger des données entre deux administrations ou entre une administration et une entreprise privée ndlr) intégrées et aux divers formats ouverts proposés au téléchargement.

La plateforme data.culture.gouv.fr propose actuellement des données statistiques et économiques comme la fréquentation des musées ou les aides à la presse, des données de simplification des démarches administratives ou encore des chiffres sur les grands événements comme la Nuit des musées ou les Journées européennes du patrimoine. On peut retrouver un grand nombre de données culturelles avec notamment la diffusion de la base Joconde, catalogue collectif des musées de France qui recense environ 650 000 objets.

Ces données sont actualisées régulièrement et librement accessibles et réutilisables par tous pour exploiter, modifier ou développer des services, solutions et analyses à partir de ces données. Par exemple, les données sur les lieux culturels seront réutilisées dans une application mobile dédiée au tourisme, la liste des événements proposées durant les journées du patrimoine seront reprises par les journaux régionaux ou par les villes pour faire un focus des événements sur leur territoire, etc.

Qu’apportent ces données mises à disposition librement pour les usagers ?

L’ouverture des données publiques, c’est d’abord un principe et une obligation légale justifiée par la nécessaire transparence de l’action publique vis-à-vis des citoyens, qui ont ainsi accès à des données analysables sur l’action de l’État. Par ailleurs, le retour des citoyens sur les données ouvertes permet de leur proposer des données mieux adaptées à leurs besoins. Par exemple, la géolocalisation, qui est très demandée par les usagers, est devenue une information indispensable à prendre en compte dans nos bases de données. D’une manière générale, l’ouverture des données favorise le partage des connaissances et la transmission des savoirs.

L’ouverture des données est également créatrice de valeur économique en permettant aux entreprises d’exploiter les données publiques pour rendre plus efficace leur activité ou pour innover et proposer de nouveaux services. Cela permet de partager des données publiques avec tous les acteurs du marché et de réduire l’hégémonie des géants du Net qui ont les moyens de consolider toutes les données qu’ils souhaitent.

Pourquoi lancer, le 6 décembre, cette consultation numérique ?

main-sur-clavier-ordinateur-portable.jpg

Le ministère a ouvert son catalogue de données détenues par l’administration centrale, les services déconcentrés et les services à compétence nationale. Ce recensement propose la description des jeux de données mais ne donnent pas toujours accès aux données car un certain nombre ne sont pas encore ouverts.

L’objectif de cette consultation est donc de demander aux usagers quelles sont les données qui leur seraient le plus utile. Leurs réponses permettront au ministère d’identifier ces données et de prioriser leur ouverture en fonction des attentes exprimées. Plus largement, l’usager pourra également faire part des données qu’il souhaiterait voir ouvertes à la réutilisation et qui ne figureraient pas dans ce catalogue.

Le deuxième objectif de la consultation est d’améliorer le service rendu sur la plateforme des données ouvertes, data.culture.gouv.fr, et d’aider le ministère à améliorer la qualité des données comme la fréquence de mise à jour, le format d’export, etc.

Comment va se passer cette consultation ?

La consultation se présente sous forme d’un questionnaire en ligne dont les questions portent sur les données que les usagers souhaiteraient voir ouvertes et sur les données déjà ouvertes dont ils souhaiteraient voir améliorer la qualité. Elle s’adresse de manière générale à tous les citoyens qui réutilisent les données : entrepreneurs, acteurs du numérique, chercheurs, journalistes, collectivités territoriales, acteurs du tourisme, associations culturelles et sociales, étudiants…

Un mois après la clôture de la consultation, le ministère s’engage à publier les résultats. Nous publierons ensuite les jeux de données sur lesquels les services du ministère travailleront en priorité, soit pour une ouverture, soit dans le cadre d’une amélioration du service rendu.