Précision sujet représenté
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Si la partie basse de ce buste est brisée, ce portrait n'en demeure pas moins monumental. Le grand manteau (pallium) rejeté vers l'arrière, qui valorise la large poitrine, caractérise habituellement le philosophe ou l'homme de lettres de la tradition grecque. Depuis les années 120-130 et le règne d'Hadrien, les juristes, rhéteurs (qui enseignaient l'art oratoire) et savants furent de plus en plus nombreux à être nommés procurateurs. Serait-ce ici l'un des hauts fonctionnaires qui géraient notamment le patrimoine de l'empereur ? Pascal Capus, 2015. Marbre de Göktepe (Turquie). De grandes dimensions et presque intact, ce buste était très développé vers le bas, où il a été brisé. La naissance et le volume des bras sont prononcés. Cela accentue la présence de la poitrine et des épaules nues que ne recouvre qu'en partie un manteau rejeté vers le dos. Ce détail vestimentaire fait penser à la représentation d'un philosophe, d'un homme de lettres ou d'un rhéteur. Le nez, cassé, montre son attache rectifiée par une restauration du XIXe siècle. Les rides du front renforcent la gravité de l'expression. La coupe du visage et le type de coiffure évoquent déjà les portraits de Caracalla. Le travail de la chevelure et de la barbe permet également de situer l'oeuvre dans le temps. Les mèches et touffes de poils sont comme déchiquetées, criblées de trous de trépan vers l'avant, ou bien plus hâtivement indiquées par des incisions irrégulières vers l'arrière. On reconnaît là une technique fréquemment employée sous le règne de Septime Sévère (193-211) et sous celui de Caracalla (211-217).
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Bibliographie
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Du Mège (Alexandre), Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, imprimerie de Jean-Matthieu Douladoure, 1835 (une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris), (p. 112-113, n° 198.) Du Mège (Alexandre), Description du Musée des Antiques de Toulouse, catalogue manuscrit, Paris, 1844, (f° 361.) Roschach (Ernest), Catalogue des Musées Archéologiques de la Toulouse, Musée des Augustins, Musée Saint Raymond. Toulouse, 1864, Ed. en 1892. (p. 32-33, n° 59.) Joulin (Léon), "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane", extrait des Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901, (p. 118 et pl. XVIII, n° 266 B.) Espérandieu (Emile), Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908, (p. 71, n° 969.) Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (p. 42, n° 59.) Meischner (Jutta), "Privat porträts der Jahre 195 bis 220 n. Chr.", dans Jahrbuch des Deutschen Archäologischen Instituts, 97, Berlin, 1982, (p. 412, n° 12 et fig. 16.) Weski (Ellen) et Frosien-Leinz (Heike), Das Antiquarium der Münchner Residenz. Katalog der Skulpturen, 2 vol. texte et planche, Hirmer Verlag München, 1989, (p. 257-258 et pl. 143.) Catalogue d'exposition Le regard de Rome, Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995, (p. 160.) Cazes (Daniel), Le musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, éd. Somogy/musée Saint-Raymond, Toulouse/Paris, 1999, (p. 138.) cahiers Alsaciens (2010. tome III, p. 100, fig. 25.) Balty (Jean-Charles), Cazes (Daniel) et Rosso (Emmanuelle), Sculptures antiques de Chiragan, I.2. Les portraits romains, I.2 Le siècle des antonins, musée Saint-Raymond, musée des Antiques de toulouse, février 2012. (p. 49, 58, 60; fig. 49, 57, 58. p.269; fig. 204.)
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