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Célébrations nationales 2005
Arts

Début de la construction de la future place de la Concorde
1755

Projet de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne pour la place de Louis XV, détail

Projet de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne pour la place de Louis XV, détail
Extrait du Recueil de Marigny (page 39 droite et gauche) - dessin, 1753
Paris, musée Carnavalet
© photothèque des musées de la ville de Paris / Degraces / Lifermann


La place de Louis XV au Pont-Tournant, notre place de la Concorde, fut la dernière des esplanades aménagées à Paris pour y dresser la statue d’un roi. Dès la paix de 1748, architectes et amateurs produisirent une centaine de projets.
Pour comprendre quel esprit animait alors l’urbanisme, il faut consulter le recueil de Pierre Patte intitulé
Monuments érigés en France à la gloire de Louis XV (1765). Il montre, avec la place parisienne, celles qui subsistent à Rennes, à Bordeaux, à Reims, seule ville où la statue royale a été rétablie depuis les destructions révolutionnaires.

Le règne de Louis XV a donc offert à la vie citadine de grands et beaux espaces qui sont toujours vivants. Des exigences de salubrité accompagnaient des préoccupations d’harmonie urbaine. À Paris, la municipalité se proposait de dégager et d’assainir l’un ou l’autre des quartiers vétustes de la ville ; mais les propositions qui lui furent faites obligeaient à des démolitions et des relogements dont elle n’était pas en état de supporter la dépense. Alors, Louis XV la tira d’embarras en lui offrant le terrain qu’il possédait entre le pont-tournant des Tuileries et l’entrée des Champs-Élysées.
Le Premier architecte du roi, Ange Gabriel, s’inspira des projets -présentés par un certain nombre de ses confrères ; ce qu’il a réalisé en est la -synthèse. Il a donné à ce monument monarchique une ordonnance élégante, réussi un heureux accord entre les palais, la rue axée sur une église, les jardins et le paysage fluvial.


La documentation dont a disposé Gabriel nous est désormais bien connue. Dix-neuf projets étudiés par des membres de l’Académie d’architecture figurent dans un précieux album que le musée Carnavalet a récemment acquis. Des compositions comme celles de Godot, de Guillot-Aubry et de Mansart de Sagonne retiennent l’intérêt. Ainsi, tout en admirant la place de la Concorde telle qu’elle est, pouvons-nous aussi méditer sur ce qu’elle aurait pu être.
Sa position de secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts lui permet d’imposer sa doctrine à la plupart des rouages institutionnels dont dépendent l’enseignement et la production officielle artistiques. Considéré comme une sorte de tyran « qui semblait même jouir de son impopularité » (Sainte-Beuve) auprès de la jeune génération romantique, il démissionna de tout pouvoir à l’âge de quatre-vingt-quatre ans.
Occultée par les mouvements romantique et moderne, la pensée de -Quatremère a retrouvé un vif regain d’intérêt depuis une vingtaine d’années, comme source primordiale dans l’historiographie du néo-classicisme européen, de la conscience patrimoniale de la période révolutionnaire, de la création des musées et, plus curieusement, comme caution du courant post-moderne dans l’architecture contemporaine.
Michel Gallet
conservateur en chef honoraire du patrimoine
membre de l’Académie d’architecture

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