Découverte d'un chantier de restauration des abords d'un monument aux morts, classé monument historique, par des élèves de l'école Saint-Bruno à Bordeaux, dans le cadre d'un projet d’éducation artistique et culturelle qui les emmène sur les traces des Poilus, sous forme d'ateliers photos et d'interview de l'architecte, du tailleur de pierre et d'autres corps de métiers, accompagnés par une médiatrice de la Ville de Bordeaux et un conservateur de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.

Sur les traces des Poilus : un projet d'éducation artistique et culturelle autour d'un monument aux morts avec les élèves de l’école Saint-Bruno de Bordeaux

Alors que la France commémore le Centenaire de l’Armistice de 1918, le monument aux morts de Bordeaux voit s’achever une première tranche de restauration des abords du mur glorieux et de remise en eau du bassin qui reflète tel un miroir les noms des soldats de la Grande Guerre. Cet édifice a été inscrit au titre des Monuments historiques en 2015, dans le cadre d’une campagne thématique qui avait conduit à identifier et protéger 40 monuments aux morts particulièrement emblématiques de l’ex-région Aquitaine.

La classe de CM2 de l’école publique Saint-Bruno de Bordeaux, dont les fenêtres donnent sur la place du 11 novembre, a été aux premières loges de ce chantier, et a pu bénéficier le 16 octobre dernier d’une découverte privilégiée des travaux, lors d’une rencontre avec l’architecte et les entreprises. Les 34 élèves ont participé à la traditionnelle réunion de chantier, qui a lieu tous les quinze jours le mardi matin depuis le démarrage des travaux en juillet dernier : ils ont mené une interview du tailleur de pierre, du maître d’œuvre et du commanditaire, et réalisé leur propre reportage photo.

Cette visite s’inscrit dans un projet d’éducation artistique et culturelle qui les emmène sur les traces des poilus de 14 tout au long de l’année scolaire 2018-2019. Au préalable, deux séances en classe début octobre et une première visite du site leur ont permis, avec un conservateur de la DRAC et une médiatrice du patrimoine de la Ville, d’appréhender la notion de Monument historique, de découvrir la diversité des formes et des symboles qui ornent les monuments aux morts, et de comprendre les spécificités du monument atypique de Bordeaux.

Celui-ci est en effet une réalisation tardive dans l’histoire des monuments aux morts, qui ont fleuri dès 1919 dans les villes et campagnes meurtries : après plusieurs projets abandonnés, le maire de Bordeaux Adrien Marquet confie à son architecte attitré, Jacques d’Welles, connu surtout pour la Bourse du travail et le Parc Lescure, le soin de construire en 1928-1929 un mémorial dépourvu de toute ornementation et qui s’inscrive pleinement dans l’urbanisme du quartier. Le monument ne se réduit pas seulement à un paravent de plaques de granit gris sur lesquelles sont gravés en lettres d’or les noms des 8 483 Bordelais tombés pour la France (en comptant ceux rajoutés pour les conflits de 1939-1945, Indochine et Algérie) : il se déploie sur toute la place avec un bassin octogonal en eau, autrefois entouré d’une bande de gazon qui en protégeait l’accès, toujours ponctué de trois obélisques sobrement influencées par l’Art déco et servant de lanternes des morts.

Les élèves de l’école Saint-Bruno ont aussi visité le carré militaire du cimetière de la Chartreuse, accompagnés par un membre de l’ONACVG (Office national des anciens combattants et vétérans de guerre), et découvert le déroulement d’une cérémonie de commémoration. Ceux qui le souhaitent participeront au dépôt d’une gerbe ce dimanche 11 novembre, en présence des autorités civiles et militaires. Le programme pédagogique imaginé par leur institutrice les conduira ensuite à visiter l’exposition Mémoires de pierre de la Grande Guerre présentée aux Archives de Bordeaux Métropole du 6 novembre au 26 avril 2019, avant de réaliser leur propre restitution, sans doute sous la forme d’une exposition à l’école au printemps prochain.

La DRAC Nouvelle-Aquitaine accompagne la Ville de Bordeaux, propriétaire du monument aux morts pour lla restauration du monument et de ses abords, place du 11 novembre 1918.