Homme de lettres pétri de culture européenne, il est l’auteur d’une œuvre immense où s’expriment aussi bien l’histoire tourmentée de son pays qu’une conception élevée de la littérature et de ses pouvoirs. L’écrivain albanais Ismaïl KADARÉ est décédé le 1er juillet, à l’âge de 88 ans.
Né en 1936 à Gjirokastër, une ville du sud de l’Albanie dont les racines remontent à l’empire romain, Ismaïl KADARÉ entra tôt dans la carrière d’écrivain. Formé à l’Institut Maxime-Gorki de Moscou aux débuts de la Guerre froide, il rentra ensuite à Tirana lors de la rupture entre l’URSS et le régime d’Enver Hoxha. En 1963, il rencontra un premier succès romanesque avec Le général de l’armée morte, qui sera traduit et publié ensuite chez Fayard en 1970 par Claude Durand, son éditeur français attitré. C’est le début d’une œuvre prolifique qui fait la part belle à la prose et à l’art du récit, et qui se retrouve couronnée par de nombreux prix.
En 1990, Ismaïl KADARÉ avait demandé l’asile politique en France, pays dont il se sentait proche et dont il appréciait la culture en fin connaisseur. Attaché aux cafés de la rive gauche qui étaient les lieux privilégiés de son travail d’écrivain, il avait été nommé commandeur des Arts et Lettres en 1996 et Grand officier de la Légion d'honneur en 2020.
J’adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches.
Rachida DATI
Ministre de la Culture