« Comment aborder l’expertise sans verser dans le relativisme, et comment concevoir une modalité contemporaine de l’expertise, telles seront donc les questions qui s’inscriront à l’horizon de nos réflexions.
Pour lancer aujourd’hui les débats, je vous propose d’avoir à l’esprit le point de vue récent de Rainer Rochlitz, qui soutenait qu’apprécier une œuvre c’est juger de sa valeur selon des raisons défendables d’un point de vue intersubjectif. Un commentateur, adepte d’une « reprise modeste » de cette théorie de la « rationalité esthétique », considère que l’argumentation esthétique n’a pas besoin de trouver son assise dans la notion de critères, qu’elle suppose seulement d’ouvrir un espace partagé de débats sur l’interprétation, la valeur, la portée et les enjeux de l’expérience proposée par les œuvres.Pensons au lieu qui nous accueille : la mission qui lui était dévolue était d’ « accompagner l’émergence de nouveaux chorégraphes de talent ».
Peut-on associer ces deux propos et définir l’expertise contemporaine comme une pratique argumentative susceptible de créer des espaces de discussion pour accompagner l’émergence ? L’expert devient-il« un compagnon de route pour la recherche artistique »? Sa tâche consiste-t-elle à accompagner les pratiques exploratoires, et à susciter autour de l’art qui émerge l’émergence d’un public ? Renouveler la définition de l’expertise dans un monde qui a changé, c’est répondre à l’urgence de défendre la place qui doit lui revenir. »
Maryvonne Saison, responsable scientifique du séminaire
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