La fabrique d’un imaginaire

Cinq artistes exposent leurs œuvres, créées spécifiquement pour le lieu, dans les muches de Domqueur dans la Somme et changent le regard porté sur ces « souterrains refuges ». Parmi les œuvres exposées, le visiteur peut découvrir les sculpturaux piliers de Dominique De Beir dont la matière altérée et stratifiée se découvre dans l’obscurité, ainsi que Barrié #3, La muche #2, Scop ou lanterne sourde œuvres de Nathalie Brevet et Hughes Rochette qui lient intérieur et extérieur, obscur et lumineux, clos et ouvert.

Le visiteur peut découvrir également Un jour, 2007, de Séverine Hubard, vidéo couleur sonore. Cette vidéo dévie avec humour le quotidien d’une maisonnette de lotissement qui se met à marcher vers de verts pâturages.

Une histoire vraie, 2016 de Stéphane Thidet, est une structure en métal qui fonctionne comme le titre du lieu et annonce le basculement du monde qui nous entoure dans la fiction.

On peut encore citer les œuvres de Denis Pondruel CTRT 394 room of the unknown function, 2016, Chambre pour Marcel, 2016,ou Chambre pour Leon, 2016. Cet artiste aime les pièces cachées et insère à l’intérieur d’architectures souterraines miniatures des fragments de textes rendus lumineux par un système de fibres optiques.

Les muches de Domqueur

Tiré du verbe mucher signifiant cacher, le mot "muches" désigne des villages souterrains insolites, avec de véritables rues et habitats, situés en majorité à l’ouest et au nord d’Amiens. Ils ne représentent qu’une catégorie particulière de structures au sein d’un patrimoine souterrain très diversifié.

Les Muches, creusées dans la craie, se sont développées à partir du XVI^ème siècle. Les villageois s’y repliaient pour quelques jours lors du passage des armées en campagne dans une région particulièrement exposée dès la guerre de Cent Ans puis pendant la guerre de Trente Ans.