Marionnettiste, metteure en scène, pédagogue et directrice de théâtre, née en 1926 à Lași en Roumanie, cette artiste a fortement contribué, à partir des années 1950, au renouvellement de cet art en Europe et dans le monde. Dans son pays d’origine, elle a œuvré pour la structuration, la professionnalisation et la reconnaissance artistique de cet art populaire en prenant, après des études de mise en scène à l’Institut d’art théâtral et cinématographique (IATC) de Bucarest, la direction du théâtre Țăndărica de Bucarest, une fonction qu’elle assumera pendant 37 ans, de 1949 à 1986. Sous sa direction, le théâtre Țăndărica (récompensé par le prix Érasme en 1978) acquerra une renommée internationale, en étant invité à se produire dans de nombreux pays.
Margareta Niculescu a participé activement, avec Henryk Jurkowski, aux échanges entre marionnettistes au sein de l'Union internationale de la marionnette (UNIMA), association au sein de laquelle elle a créé, en 1976, une commission internationale sur la formation professionnelle des marionnettistes.
Elle sera à l’initiative, en pleine guerre froide (1958), du premier Festival mondial de marionnettes, avec des compagnies venues de plus de 30 pays.
Margareta Niculescu a su s’entourer des plus grands artistes de son temps, dans et hors du champ disciplinaire de la marionnette, qu’elle a travaillé à désenclaver.
Sa rencontre avec Jacques Félix, fondateur en 1961 à Charleville-Mézières du Festival mondial des théâtres de marionnettes, sera fructueuse, et déterminante pour le rôle que Charleville-Mézières va jouer dans le monde de la marionnette. En 1985-1986, Margareta Niculescu deviendra la directrice de l’Institut international de la marionnette (IIM) créé par Jacques Felix quatre ans plus tôt. En 1987, elle cofondera, toujours avec Jacques Félix et à Charleville-Mézières, l’École nationale supérieure des arts de la marionnette sous tutelle du ministère de la Culture, seule école de marionnettistes en France de réputation internationale, dont elle assurera la direction, de sa création à 1998.
En 2003, le président de la Roumanie, Ion Iliescu a conféré à Margareta Niculescu le grade de commandeur de l'Ordre du mérite culturel roumain. Le ministère de la Culture l’a élevée au rang de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.
La ministre de la Culture adresse toutes ses pensées à sa famille et à ses proches, de même qu’à ses élèves et à tous ceux dont elle a marqué le parcours professionnel et intellectuel.