« La vie non vécue est une maladie dont on peut mourir. »
Cette citation de Carl Gustav Jung, qui ouvre son dernier livre, "L’amour après", reflète ce que fut Marceline Loridan-Ivens : une femme qui avait puisé dans l’univers concentrationnaire une force vitale, brûlante, hors du commun.
Rescapée de la Shoah en même temps que Simone Veil, elle avait tiré de cette expérience du gouffre, une véritable leçon de vie. Et quelle leçon !
Indignée avant l'heure, Marceline Loridan-Ivens s'est engagée dans toutes les grandes causes de l'après-guerre, du conflit algérien à la guerre du Vietnam. Avec un seul et unique objectif : défendre les hommes et les femmes opprimés et non des régimes politiques.
Marceline Loridan-Ivens, c'était aussi une façon bien à elle d'aborder sans fard, avec sa faconde inénarrable, les mille et un détails d'une vie de femme, la sienne, depuis les caves de Saint-Germain-des-Prés jusqu'au Paris de la Nouvelle Vague.
Réalisatrice, comédienne et écrivaine, elle restait, dans chacune de ces expériences, avant tout elle-même, ce qui donne un prix sans pareil à son travail d'auteure.
Pour un court-métrage documentaire qu'elle réalisa avec son époux, Joris Ivens, "Une histoire de ballon, lycée n° 31 Pékin", elle obtint le César du court-métrage en 1977.
Dans son exploration des convulsions de l'Histoire comme dans cette appropriation intime de son propre corps libéré des camps de la mort qu’elle eut le courage de décrire, elle nous lègue une aspiration à la liberté inconditionnelle.
J’adresse toutes mes pensées à ses proches.