Avec la mort de Marcel Maréchal, survenue aujourd’hui dans sa quatre-vingt-troisième année, le théâtre français perd une de ses figures majeures, lui qui a été tout à la fois comédien, metteur en scène, auteur et directeur de théâtre.
Natif de Lyon, il crée, encore étudiant, le Théâtre du Cothurne en 1958, qu’il installe rapidement au Théâtre des Marronniers. Ici et à ses côtés débutent de nombreux artistes dont Pierre et Catherine Arditi, Maurice Bénichou ou encore Bernard Ballet. Il prend la direction, en 1968, du Théâtre du Huitième. Quittant Lyon pour Marseille, il dirige d’abord le Théâtre du Gymnase avant de fonder en 1981 le Théâtre de la Criée avec François Bourgeat. En 1995, il prend la direction du Théâtre du Rond-Point à Paris, puis est nommé aux Tréteaux de France en 2001.
Comédien remarquable, Marcel Maréchal disposait d’un indéniable talent d’animateur populaire de la vie théâtrale. Sa carrière de metteur en scène et d’acteur durant, il n’a cessé d’alterner les grandes œuvres du répertoire et la présentation de textes contemporains, dans un souci constant de les partager avec un public large et divers. De ses premières expériences avec la création du « théâtre hors les murs » à Marseille jusqu’au théâtre itinérant, sous chapiteau, aux Tréteaux de France, il n’a eu de cesse d’aller au-devant des publics qui n’osaient franchir les murs des institutions théâtrales.
Avec constance, il mettait en scène des textes de Jacques Audiberti - la mise en scène de La Poupée est présentée en 1974 dans la Cour d’Honneur du Festival d’Avignon-, de Jean Vauthier, de Louis Guilloux, auteurs auxquels il était particulièrement attaché, mais aussi de Beckett, Ionesco, Hugo, Claudel, Brecht, et plus récemment Jean-Pierre Faye, Marcel Jouhandeau, David Mamet ou encore Sam Shepard.
A partir de 1975, il met aussi en scène ses propres textes - Une anémone pour Guignol, Rhum-Limonade, Saltimbanque, tout en se livrant à de nombreuses adaptations de grands classiques de la littérature.
Franck Riester « salue la mémoire d’un artiste accompli, soucieux de s’adresser à tous, et d’un directeur qui a su insuffler une étonnante vitalité artistique et faire rayonner tous les lieux qu’il a dirigés ». Il « ’adresse [ses] plus sincères condoléances à son fils Mathias, lui aussi comédien, à sa famille et à ses proches ».