Fidèle à lui-même et à sa réputation militante et anticonventionnelle, malgré les ans et la notoriété, compagnon de route de Jean Vilar et Gabriel Monnet, cet enfant terrible de la décentralisation théâtrale avait pris son envol dès 1966, en marge du festival officiel, en créant son propre festival : le « Off ». Toutes les troupes qui se sont succédées depuis, dans le « Off », lui sont donc redevables de ce geste fondateur.
Directeur de troupe et de théâtre (le Théâtre des Carmes), metteur en scène, comédien, dramaturge, il avançait à grands coups de provocations devenues historiques : « les classiques au poteau », « la culture à l’égoût », mais surtout à travers une centaine de pièces et de textes, tous marqués par sa révolte : « Napalm » en 1966, « Le Monde est là, Mandela », « Rosa Lux », « La Madone des Ordures »…
C’était une révolte féconde, une grande voix dans l’histoire du théâtre. Cela plaisait aux Avignonnais, ses amis, mais aussi aux spectateurs venus de la France entière.
Les pas et la voix d’André Benedetto résonneront longtemps encore dans cette Cité des Papes qu’il avait fait sienne depuis qu’il était né au Théâtre.