Fluidité et modernité. Le directeur du musée d’Orsay, Guy Cogeval annonce déjà « une renaissance de l'établissement après 25 ans ». Le 20 octobre, près de deux ans de travaux présenteront leurs fruits à travers la création du Pavillon Amont, une galerie impressionniste entièrement rénovée, une nouvelle salle d’exposition temporaire, ainsi qu'un Café de l'horloge entièrement redésigné par les frères Campana. Les chiffres impressionnent avec un budget de 20 millions d'euros et 44% des surfaces rénovées soit près de 7200m2 qui ont permis au musée d'art moderne de « gagner en fluidité et modernité » selon son directeur.
Un pavillon réaménagé. Le pavillon Amont, dédié principalement aux arts décoratifs, mélange les disciplines dans « une mise en situation d’intérieur, valorisé par un violet tellurique et un impressionnant puits de lumière », selon l'architecte Dominique Brard. L'architecture industrielle a ainsi été modifiée afin de « permettre des circuits plus directs et éviter les cheminements complexes ».
Au 5eme étage, avant d'atteindre la galerie impressionniste, Guy Cogeval invite dorénavant les futurs visiteurs à se reposer dans un « espace de respiration » qui permet à travers l'une des fameuses horloges de « regarder Paris comme si vous étiez à son balcon », offrant une vue imprenable sur le Sacré-cœur, les tuileries ou le Louvre...
Sobriété et modernité. Dans la galerie adjacente, Le « Déjeuner sur l'herbe » de Monet, les Courbet, Sisley et autres Cézanne, bénéficient du travail de Jean Michel Wilmotte, qui les a entouré d'une « impression de hauteur et de lumière jamais connu auparavant ». La pierre blanche qui recouvrait le sol et les murs dans la muséographie initiale de l’architecte italienne Gae Aulenti a laissé place à un parquet et un élégant intérieur gris foncé. «Ces tableaux ont été peints pour des salons et des intérieurs bourgeois. On est plus proche de l’esprit original», rappelle le directeur.
Sept bancs en verre massif dessinés par le Japonais Tokujin Yoshioka permettront d’y apprécier les Degas comme l'arrivée nouvelle du design contemporain dans le musée. Ainsi les designers brésiliens Fernando et Humberto Capmpana ont eux repensé le café de l'horloge pour créer un univers proche du Nautilus, où murs de miroir et de corail offrent « après l’austérité une explosion de lumière »...
De la gare au musée. Face au jardin des Tuileries, l’établissement a pris place dans l'ancienne gare d'Orsay, construite pour l'exposition universelle de 1900. Depuis le 9 décembre 1986, il y présente l'art des quelques décennies qui s'écoulent entre 1848 et 1914. A travers les 16 853 m2 de 80 salles ou galeries différenciées, il a depuis accueilli près de 70 millions de visiteurs.
Chaque année, ils sont encore plus de 3 millions à venir découvrir une partie des 5 000 peintures qui composent sa collection, du réalisme à l'impressionnisme, autour de ses célèbres chef d’œuvres tels que l’ « Olympia » d'Édouard Manet, « la Danseuse âgée de quatorze ans » de Degas, « L'Origine du monde » de Courbet ou « Le bal du moulin de la Galette » de Renoir. Mais le musée d'Orsay offre également une place importante à l'Art décoratif, du Second Empire au style Art nouveau, à la photographie avec les clichés intemporels d'Edouard Baldus et Gustave Le Gray, ainsi qu' à la sculpture, avec plus de 2 200 pièces dont le « Grand paysan » de Dalou ou « L'Age d'airain » de Rodin.
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