Réponse n° 2394
|
|
|
Domaine
|
estampe
|
Titre
|
La petite fortune
|
Auteur/exécutant
|
DURER Albrecht (dessinateur, graveur)
|
Précision auteur/exécutant
|
DURER : Nuremberg, 1471 ; Nuremberg, 1528 ; nationalité : Allemande
|
Ecole
|
Allemagne
|
Période création/exécution
|
4e quart 15e siècle
|
Millésime création/exécution
|
1495 ; 1496
|
Historique
|
Cette estampe, dont l'intitulé permet de la distinguer de la Grande Fortune ou Némésis (B 77), un burin d'un format plus grand exécuté vers 1501-1502 et dédié au même sujet, procède d'une iconographie relevant de l'Antiquité et reformulée à la Renaissance : la déesse de la Fortune figurée nue, hormis le voile couvrant sa tête et se déroulant en un mouvement ondoyant le long du corps, se tient en équilibre instable sur une sphère, tandis qu'elle s'appuie de la main gauche sur un bâton, tout en tenant entre ses doigts une branche d'éryngium ou chardon, symbolique en Allemagne de la chance en amour. Ce détail apparaît également dans l'Autoportrait aux chardons de 1493 (Paris, musée du Louvre) (fig. n°), probablement peint à Strasbourg durant l'hiver 1493-1494, et que les Romantiques ont considéré comme un portrait de fiançailles, limitant ainsi le chardon au seul symbole de la fidélité masculine, sans y avoir vu le possible emblème de la Passion du Christ. Autre divergence par rapport aux représentations traditionnelles, le globe suggérant l'omniprésence du règne de la Fortune, a été mis sous les pieds de la divinité, et non à côté. Ce simple " écart " traduit de manière subtile le caractère imprévisible et vacillant de l'amour, et " fonctionne " comme une mise en garde contre l'inconstance et la précarité du sentiment. Il est intéressant de noter que les yeux de la Fortune sont fermés ou mi-clos. Cette particularité inattendue, associée à la position précaire de la figure sur la sphère, ont conduit Panofsky, ainsi que le rappelle Madame Renouard de Bussierre, " à penser que la source littéraire de Dürer fut la Cebetis Tabula, un dialogue stoïcien du premier ou second siècle avant Jésus-Christ dans lequel la Fortune est décrite comme une femme aveugle se tenant debout sur une sphère. " Le personnage féminin qui sert de support à l'allégorie, offre un mélange d'éléments italiens et germaniques : le visage est vu de profil, tandis que le reste du corps -buste, ventre et jambes -, rend compte des différents plans dans lesquels chaque partie s'inscrit, imprimant ainsi par de très légères torsions un mouvement évoquant la danse. Cette manière de se mouvoir a été rapprochée de l'une des figures dansantes du Parnasse, peinte en 1497 par Mantegna (Paris, musée du Louvre) et destinée au décor du Studiolo d'Isabelle d'Este à Mantoue, comme l'indique Madame Renouard de Bussierre. Dürer a vraisemblablement eu connaissance du modèle mantegnesque, soit lors de son premier séjour à Venise en 1494 et 1495, soit par le truchement d'une gravure de Zoan Andrea. La déesse de la fortune, bien en chair et d'une robustesse quelque peu masculine, correspond davantage aux canons de beauté germaniques, tels que l'artiste nurembergeois, les rencontrant dans son environnement quotidien, les avait évoqués vers 1496 dans Le Bain des femmes, un dessin aujourd'hui disparu (Brême, Kunsthalle). (Céline Edel, Anny Claire Haus)
|
Matériaux/techniques
|
papier, burin
|
Dimensions
|
Hauteur de l'oeuvre en cm 11.3 ; Largeur de l'oeuvre en cm 6.5 ; Hauteur de la feuille en cm 11.3 ; Largeur de la feuille en cm 6.9
|
Inscriptions
|
monogramme ; inscription
|
Précision inscriptions
|
monogramme, devant en bas : (coupé) en bas au milieu. Au recto, Vergé ; inscription manuscrite, Derrière au crayon : B 78 4.
|
Sujet représenté
|
figure (femme, en pied, de profil, nu, chardon, sphère)
|
Etat de conservation
|
Restaurée, avec fausses marges
|
Lieu de conservation
|
Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins
|
|
Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
|
Statut juridique
|
propriété de la commune ; ancien fonds ; Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins
|
Date acquisition
|
date d'acquisition inconnue
|
Numéro d'inventaire
|
77.006.0.42 ; 77.R.2009.0018 (N° récolement)
|
Exposition
|
STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Galerie Heitz, Palais Rohan)
|
Bibliographie
|
cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 55) SCHOCH, et al., Dürer Drückgraphische Werk, 2001 (Schoch et al. 2001, t. I, p. 36-37.) cat. expo KARLSRUHE, A. Dürer .Druckgraphik, 1994 (Monika Scholl in cat. exp. Albrecht Dürer. Druckgraphik, p. 20, n° K 44.) catalogue établi par Sophie Renouard de Bussiere (Cat. exp. Paris 1996, p. 73, no 29)
|
Copyright notice
|
© Strasbourg ; cabinet des estampes et des dessins, © Service des musées de France, 2013
|
Crédits photographiques
|
© BERTOLA
|
|
Renseignements sur le musée
|
|
00130068259
|
|