peinture

tondo ; panneau

La Vierge et l'Enfant entre deux anges

TOMMASO (auteur)

TOMMASO : Giovanni Cianfanini ? actif à Florence entre la fin du 15e et le début du 16e siècle. ; nationalité : Italienne

Italie ; Florence

Ni la qualité, ni le style de cette peinture ne permettent de retenir le nom de Verrocchio, porté, avec la date de 1476, sur l'inscription au bas du panneau. En 1925, Albert Joliet et Fernand Mercier, alors conservateurs du Musée, donnent l'oeuvre à l'atelier de Lorenzo di Credi, selon toute vraisemblance à la suite d'une visite de Roberto Longhi à Dijon. L'attribution est reprise en 1931 par Raimond Van Marle, tandis qu'en 1932, puis 1936 et 1963, Bernard Berenson inscrit le tableau dans la liste des oeuvres de "Tommaso", rassemblant ainsi une production inspirée de Lorenzo di Credi, mais néanmoins disparate. (...). Les différents éléments du tondo dijonnais se réfèrent de manière assez précise à des oeuvres de Lorenzo. La partie centrale rappelle la "Vierge à l'Enfant" du Musée Poldi Pezzoli à Milan (cat. n° 140), tandis que la disposition des anges debout évoque la "Conversation" des Staatlische Kunstsammlungen de Dresde (cat. n° 152). Ce motif demeure rare dans l'oeuvre du Maître de la Conversation de Santo Spirito et confère une relative originalité au tableau Trimolet. (Notice de Marguerite Guillaume extraite du "Catalogue raisonné du musée des beaux-arts : peintures italiennes", Ville de Dijon, 1980) ; Mr Brown, conservateur des peintures italiennes à la National Gallery de Washington, pense que le tableau n'est pas du Maître de la Conversation de Santo Spirito, mais de Tommaso (communication orale du 09/06/1995 après observation directe du tableau) ; Ancienne attribution : MAITRE DE LA CONVERSATION DE SANTO SPIRITO, 1er quart 16e siècle

4e quart 15e siècle ; 1er quart 16e siècle

oeuvre en rapport

Ce tondo, dont la paternité a longtemps oscillé entre des attributions génériques à l'école d'Andrea del Verrocchio ou à l'atelier de Lorenzo di Credi, illustre parfaitement le propos de la section dans laquelle il s'inscrit. Il s'agit en effet d'un tableau réalisé vraisemblablement au début du 16e siècle par un assistant de Lorenzo, communément dénommé "Tommaso". Si la personnalité artistique de ce dernier tend aujourd'hui à être assimilée à celle de Giovanni di Benedetto Cianfanini, il est utile de rappeler qu'un tel rapprochement est le résultat d'un long processus historiographique. (...) L'examen attentif de ces glissements d'attribution permet d'affirmer la permanence de la tradition florentine -telle que l'avait enseignée et pratiquée Andrea del Verrocchio-, et de raffermir les liens qui unissaient le "maestro" Andrea et son élève Lorenzo, qui forma à son tour "Tommaso". Il apparaît ainsi que la spécialité de "Tommaso", au sein de la bottega, fut l'exécution de petits tableaux -et en particulier de tondi- destinés à la dévotion privée. L'oeuvre révèle une parenté évidente avec les modes de son maître. Dans ses détails, elle présente une réexploitation de différents motifs "piochés" ici et là dans la production de Lorenzo et de son atelier, tout comme un recyclage d'idées mises au point par "Tommaso" lui-même. La draperie de la Vierge est particulièrement intéressante car elle atteste une survivance du motif au sein de la bottega. Elle offre certaines affinités avec celle peinte par Lorenzo di Credi sur le retable de Pistoia (Duomo), lui-même fruit de la collaboration entre l'artiste et son maître Andrea del Verrocchio. "Tommaso" avait d'ailleurs repris cette composition dans une pala figurant la "Vierge et l'Enfant entre saint Matthieu et saint Jérôme" conservée dans l'église florentine de Santo Spirito. (...). Le visage de Marie peut également s'être inspiré d'une source graphique de Lorenzo comme les profondes analogies avec l'étude 1195 E de Florence (Galleria degli Uffizi, Gabinetto Disegni e Stampe) l'attestent. L'Enfant montre une variation sur le motif mis au point par Lorenzo di Credi dans le tondo de Rome (Galleria Borghese, inv. 433) (...). La typologie des anges correspond parfaitement au langage de "Tommaso". Les figures y sont prises dans des attitudes théâtrales et maniérées à l'image de ce que l'on observe à de nombreuses reprises chez le peintre, par exemple, dans les oeuvres de Fécamp (palais de la Bénédictine) ou d'Avignon (musée du Petit Palais, inv. M.I. 600). (Notice de Matteo Gianeselli et Valentina Hristova extraite du catalogue de l'exposition" Primitifs italiens. Le vrai, le faux, la fortune critique", Ajaccio : Palais Fesch-musée des beaux-arts, 29 juin - 1er octobre 2012) ; en rapport avec : Verrocchio, La Vierge et l'Enfant, Dublin, Lorenzo di Credi, La Vierge et l'Enfant, Leningrad

peinture à l'huile, peuplier

Peinture à l'huile sur bois

Dimensions Diamètre : 88 cm

signature, date (latin)

signature, date, en bas (apocryphes) : ANDREA VEROCCHII PINXIT MCCCCLXXVI (1476)

figure biblique (Vierge à l'Enfant, assis, ange) ; fond de paysage (colline, arbre)

Dijon ; musée des beaux-arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier

propriété de la commune ; legs ; Dijon ; musée des beaux-arts

1878

Collection privée, Trimolet Anthelme et Edma

CA T 27 ; 73 (Cat. peint. italiennes 1980) ; 27 (Cat. Trimolet)

La Peinture italienne dans les musées de Dijon, Dijon, 21 juin - 21 décembre 1980 (publication d'un dépliant) (reprod.)
Primitifs italiens. Le vrai, le faux, la fortune critique, Ajaccio : Palais Fesch-musée des beaux-arts, 29 juin - 1er octobre 2012 (n° 11 p. 128, reprod. p. 129 (Tommaso / Giovanni di Benedetto Cianfanini ?))

Gleize (Emile), Catalogue descriptif des objets d'art formant le musée Anthelme et Edma Trimolet, Dijon, 1883 (n°27 (Andrea Del Verrocchio))
Logan (Mary), "Notes sur les oeuvres des maîtres italiens dans les musées de province : Musée de Dijon", Chronique des Arts et de la Curiosité, sup. à la Gazette des Beaux-Arts, 1895 (p.364 (école de Verrocchio))
Gnoli (Umberto), "L'Arte italiana in alcune gallerie francesi di provincia", Rassegna d'Arte, VIII, novembre 1908 (p.188 (florentin faible))
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, Dijon, 1914 (1918 sur la couverture) (p.29 (médiocre copie))
Magnin (Jeanne), Picture in the Museum of Dijon, Dijon, 1914 (1915 sur la couverture) (n°27 p.29 (Verrocchio, Andrea del : middling copy))
Joliet (A.) et Mercier (F.), Le Musée de Dijon, Paris, 1925 (coll. Memoranda), 2ème éd., s.d., 1929 (p.17-18 (atelier de Lorenzo di Credi))
Van Marle (Raimond), The Development of the Italian Schools of Painting, La Haye, 18 vol., 1923-1938 (1931, p.314, note 3 (école de Lorenzo di Credi))
Berenson (Bernard), Italian Pictures of the Renaissance, Oxford, 1932 (p.577 (Tommaso))
Magnin (Jeanne), La peinture au Musée de Dijon, 3e éd. revue et complétée, Besançon, 1933 (p.24 (école de Lorenzo di Credi))
Berenson (Bernard), Pitture Italiane del Rinascimento, Milan, 1936 (p.496 (Tommaso))
Laclotte (Michel), Les Peintres siennois et florentins des XIVe et XVe siècles dans les musées de province français, Thèse de l'Ecole du Louvre, Paris, 1955 (n°177 et p.156 (Maître de la Madone Czartoryski, selon comm. orale de Longhi, 1954))
Berenson (Bernard), Italian Pictures of the Renaissance, Florentine School, 2 vol., Londres, 1963 (p.207)
Dalli Regoli (Gigetta), Lorenzo di Credi, Milan, 1966 (p.191, n°242, fig.273 (Maître de la Conversation de Santo Spirito ; Giovanni Cianfanini ?))
Humphreys (Anabel), "Credi, Tommaso and a York Tondo", City of York Art Gallery Quarterly Preview 86, avril 1969, vol.XXII (p.790 D, n°6)
Guillaume (Marguerite), Catalogue raisonné du musée des beaux-arts : peintures italiennes, Ville de Dijon, 1980 (n°73 reprod. (Maître de la Conversation de Santo Spirito))

Guichard Iris ; Bardin Dominique

© Dijon, musée des beaux-arts, © Service des musées de France, 2017

© Dijon, musée des beaux-arts

Renseignements sur le musée

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