peinture

tableau

Bienheureux soit le peuple ; Bienaventurado el pueblo

CORREDOYRA RODRIGUEZ Jésus

CORREDOYRA : Lugo, 1889 ; Santiago, 1939 ; nationalité : Hispanique

Espagne

1er quart 20e siècle

1915

Jésús Correidoira Rodríguez fut l'élève de Sorolla et de Zuloaga. Contrairement à la plupart de ses contemporains qui se sont rendus à Paris à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, il va se cantonner, hormis quelques voyages en Amérique du Sud et à New York, à la Galice et en particulier, la Coruña ou Saint-Jacques de Compostelle. Artiste épris de religiosité, il peint dans une veine sombre et intériorisée la foi du petit peuple et les scènes quotidiennes non sans développer une dimension symboliste comparable aux Nabis. De toute évidence il s'inscrit dans la mouvance de la fameuse génération de 1898 (Valle Inclán) qui prône, face aux déchirements du pays et au fragile équilibre politique, un retour aux valeurs profondes détenues par la terre ainsi que les êtres humbles. Sensibilisé à l'art du Greco par son maître Zuloaga, il fait figure à part dans sa génération, totalement insensible aux aspects nouveaux que sont le Cubisme ou le Surréalisme. L'oeuvre qui appartient aux collections du musée révèle son caractère religieux ainsi que sa palette quasi monochromatique dans les noirs et les bruns. Seuls les visages de ce couple de jeunes pèlerins se détachent sur le fond où l'on distingue les statues romanes du Portail de la Gloire de Compostelle. L'inscription, au bas du tableau, nous apprend que nous sommes en 1915 durant l'année sainte et le jour des chandelles, c'est-à-dire celui de la grande procession nocturne vers le sanctuaire. L'année sainte, décrétée par le souverain pontife, est l'occasion unique d'obtenir par le pèlerinage la rémission des péchés. Le regard lointain de l'homme et celui, dirigé vers le ciel, chez la femme, confirment avec une dignité voilée de tristesse ce moment d'intense ferveur. La première ligne de l'inscription se rapporte au psaume CXLIV-V-XV : " Heureux le peuple pour qui il en est ainsi. Heureux le peuple dont l'Eternel est le dieu " (Hymne pour la Guerre et la Victoire). Cette référence au psaume de David s'éclaire d'un jour nouveau quand on le met en corrélation avec la situation internationale de l'époque. Le texte biblique évoque un peuple protégé par le Très-Haut du désordre, de la guerre et des étrangers " qui parlent de rien ". En Europe la Grande Guerre fait rage et l'Espagne, neutre, se trouve à l'écart du conflit. Ce tableau peut être comparé à une seconde version proche qui se trouve à la Mairie de Saint-Jacques de Compostelle. Extrait du cat. exp. Madrid/Bilbao, 2002/2003, J. L. Augé

peinture à l'huile, toile

Hauteur en m 1.31 ; Largeur en m 0.805 ; Hauteur en m (avec cadre) 1.50 ; Largeur en m (avec cadre) 0.992 ; Profondeur en m (avec cadre) 0.04

annotation (espagnol)

annotation en bas à gauche : Bienaventurado el pueblo que tiene Esto....Salmo CXLIV-V-XV. Compostela - Año Santo de MCMXV - día de las candelas III

scène (pèlerin, Saint-Jacques-de-Compostelle, homme, femme, de face, debout, chapeau, manteau, bâton, bijou : pèlerinage, statue : colonne, portail : cathédrale)

Un homme (à gauche) et une femme (à droite), couple de jeunes pèlerins se tiennent debout et occupent presque tout l'espace du tableau. A l'arrière plan on devine les statues romanes du Portail de la Gloire de Compostelle. Tous deux sont coiffés et habillés de noir et portent un grand chapeau, l'homme tient dans sa main gauche le baton du pèlerin. Au bas du tableau apparaît une inscription, sur deux lignes, certaines lettres sont en rouge, le reste est écrit en ocre. L'ensemble du tableau est traité dans une palette quasi monochromatique dans les noirs et les bruns.

Castres ; musée Goya

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; mode d'acquisition non renseigné ; Paris ; musée d'art moderne

date d'acquisition inconnue

D 49-1-4 ; JDP 129 (N°musée déposant)

dépôt ; Castres ; musée Goya

1949

MADRID, BILBAO, 2002/2003, Obras Maestras Españolas del Museo Goya de Castres.
L'Art espagnol contemporain du 12 février au mois de mars 1963 - Jeud e Paume des Tuileries, musée des écoles étrangères contemporaines (n°54)

Inventaire général des collections du musée Goya, Tome I, Peintures hispaniques - sous la directions de Jean-Louis Augé, Conservateur en Chef des musées de Castres (n°125, p.160)
Obras maestra del museo Goya. Madrid du 8 octobre au 1er décembre 2002 et Bilbao du 18 décembre 2002 au 23 février 2003, organisée par BBVA. (pp.146-147, 213-214)

Berthoumieu Cécile

© Castres, Musée Goya, © Service des musées de France, 2011

© Castres ; musée Goya, photographe : Pascal Bru

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