Description
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Porcelaine blanche et émaux polychromes de couleur rose, bleu, jaune, vert turquoise et blanc. Décor sous couverte de couleur noir, gris, brun, or, rouge de fer et sepia. Décor dit "mandarin" (cf 883.4.90) finement dessiné représentant vraisemblablement une scène de cour car un élément de palais impérial est représenté à l'extérieur. Porte ovale Scène d'intérieur comprenant une femme richement vêtue en jaune (couleur impériale) assise sur un banc ; une autre femme s'adresse à elle et tient une longue pipe à opium dans la main droite dont une fumée brune s'échappe ; entre elles se trouve un homme portant un chapeau et jouant avec un petit enfant ; derrière l'impératrice présumée, un jeune garçon joue avec chat (ou chien?). La scène est encadrée de deux arbres. La bordure est décorée d'une frise de fer-de-lance doré. Le mot mandarin vient du portugais " mandar " qui signifie commander. Comment peut-il s'appliquer à un décor de porcelaine ? On pense généralement que cet ornement serait né du désir des Européens de rapporter de leurs voyages des scènes de la vie des Mandarins revêtus de leurs beaux habits. La porcelaine au décor dit " mandarin " se définie par un style très particulier et trouve sa place entre la porcelaine 'Famille rose' et celle dite 'de la Compagnie des Indes', elle fut très à la mode à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Elle se distingue par une pâte un peu grise et une palette aux émaux roses, souvent de couleur violine voire même vineuse, rouge orangé, vert cru, relevés d'or et d'encre de Chine Le décor, soigneusement réalisé, est volontiers surchargé : l'eau est indiquée par des glacis d'un mauve léger et le sol par des bandes horizontales brun et vert. Les rochers sont à l'encre de Chine et le ciel quelquefois couvert de grands nuages d'un bleu azur. Quant aux sujets représentés, il y a en fait peu de fonctionnaires mais plutôt des scènes de la vie quotidienne aux personnages hauts en couleurs. On retrouve toutes ces qualités dans la soucoupe ici présentée, tout comme dans le célèbre service dit " Rockefeller " illustré par Michel Beurdeley dans son ouvrage de 1986 " La porcelaine des Qing " (n° 241 page 170). Cette soucoupe est très proche d'une autre conservée à Dobrée et provenant de la même collection (n° 883.4.90). Bien que le sujet soit exactement le même, le traitement est très différent et laisse à penser qu'elles ont été exécutées par deux artistes distincts. Ici, la perspective n'est pas très bien maîtrisée (le banc se relève légèrement) et les attitudes sont un peu rigides. Surtout, le rocher de lettré est vraiment opposé à celui de l'autre soucoupe, ce qui nous laisse entrevoir deux sensibilités artistiques différentes. Il est intéressant de noter que les motifs circulaient parmi les nombreux ateliers d'émailleurs, soit entre les ateliers de Canton, soit entre ceux de Canton et de Jingdezhen
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Bibliographie
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Trois siècles de commerce sous la dynastie des Qing (1644-1908), Paris, 2001. (p. 118 à 132) "famille verte" et "famille rose", 1644-1912, Paris, Fribourg, 1986
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