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Historique
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Jean sans Peur est vêtu d"une houppelande retenue par une ceinture, sur laquelle est placé un camail orné d'une enseigne d'or à cinq perles ; un collier se devine sous la fourrure d'un col. Il est coiffé d'un bonnet noir orné d'un fermail ; il tient à la main droite un anneau d'or serti d'un rubis et pose la gauche sur une table dont le tapis porte un décor héraldique formant les armoiries de Bourgogne moderne. Une datation a été proposée par Hélène Adhémar à partir de la mise en évidence de l'anneau. Celui-ci pourrait faire allusion au rubis acheté par Philippe le Hardi en 1397, sur le modèle du rubis du Comte, qui avait appartenu à Louis de Male, et dont la possession symbolisait celle du comté de Flandre. Ce rubis devait être conservé à Saint-Bénigne et remis par l'abbé à tout nouveau duc. Le tableau correspondrait donc à la prise de possession du duché en 1404, Jean sans Peur ayant trente-trois ans, et cette signification bourguignonne pourrait expliquer que les armoiries ne comportent pas le lion de Flandre qui font partie des véritables armoiries du deuxième duc.Si cette hypothèse est exacte, on peut penser soit à une commande du duc pour Saint-Bénigne, soit à une commande de l'abbé de Saint-Bénigne. Après une attribution ancienne à Van Eyck, diverses propositions ont été faites pour le milieu "franco-flamand" du début du XVe siècle. Malouel est le peintre attitré du duc en 1404, il est actif à Dijon, et on sait qu'il a reçu la commande d'un portrait de Jean sans Peur en 1413, destiné au roi Jean Ier de Portugal (Sterling, 1959, p.302). Pourtant, l'oeuvre ne semble pas correspondre à ce que nous connaissons de sa personnalité artistique. L'aspect sec et précis de la composition évoquant le travail d'un miniaturiste, Panofsky a suggéré le nom des frères de Limbourg, neveux de Jean Malouel. Le panneau a été daté par dendrochronologie vers 1500, ce qui en fait une copie précoce. Contrairement à d'autres portraits de Jean sans Peur, ce type n'a pas eu beaucoup de suite, ni en peinture ni en gravure ; en particulier, curieusement, si l'on pense à l'historique proposé plus haut, on n'en trouve nulle trace en Bourgogne. C'est plutôt un portrait remontant sans doute au prototype de la chartreuse de Champmol qui y a été repris dans des répliques plus tardives : le duc y était montré en prière portant un chaperon noir et, sur son manteau, un camail décoré de rabots, de copeaux et de boules ou besants. (Notice de Sophie Jugie extraite de " L'Art à la cour de Bourgogne : Le mécénat de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur (1364-1419) ", Dijon : musée des beaux-arts, 28 mai - 15 septembre 2004, Cleveland : The Cleveland Museum of Art, 24 octobre 2004 - 9 janvier 2005)
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Bibliographie
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