|
Historique
|
Le tableau est typique des petits formats de dévotion, aux couleurs claires et au fini précieux, dans lesquels l'artiste excellait. Il provient des collections de Louis XIV, qui l'avait acheté la même année qu'un autre tableau de l'artiste de même sujet, mais sur cuivre : le roi appréciait en effet particulièrement la peinture bolonaise. Il semble que la toile de Dijon soit postérieure au cuivre, qui date des environs de 1620. Albani a représenté le moment où la Vierge est effrayée par l'apparition de l'Ange, avec un geste de surprise. L'artiste n'a, cependant, pas hésité à agrémenter sa toile de quelques anges curieux et facétieux dans les nuages : même support de dévotion, le tableau restait aussi une oeuvre de délectation. (Notice de Matthieu Gilles, 2013) ; Acquis par Louis XIV quelques semaines avant le cuivre de même sujet, cette toile a souvent été considérée comme plus précieuse et elle a longtemps passé pour en être le prototype. A une époque où les inventaires des peintures du musée du Louvre donnaient des évaluations marchandes pour les tableaux, elle était estimée 6000 francs sous l'Empire et 4000 francs à la Restauration, contre 2400 francs puis 2000 francs pour le cuivre : ces valeurs décroissantes reflètent probablement les jugements contrastés qui furent émis au début du XIXe siècle sur ces deux tableaux, et qui préludaient à leur relégation progressive au rang d'oeuvres "secondaires". Une connaissance plus fine de la chronologie de l'oeuvre de l'Albane permet désormais d'inverser cette relation : si le cuivre paraît bien avoir été peint vers 1620, il précéderait la toile que sa facture plus détaillée, le modelé plus rond, et les draperies aux plis plus aigus invitent à considérer comme postérieur. (Notice de Stéphane Loire extraite de "L'Albane 1578-1660", Exposition-dossier du département des Peintures, Paris : Musée du Louvre, 20 septembre 2000 - 8 janvier 2001) ; en rapport avec : Albani, L'Annonciation, Paris, Albani, L'Annonciation, Bologne, Albani, L'Annonciation, Cherbourg, Houdrys, L'Annonciation, Bordeaux
|
|
Bibliographie
|
Antonini (Annibale), Mémorial de Paris et de ses environs à l'usage des voyageurs, Paris, 1749 (I, p. 238)
Lépicié (Bernard-François), Catalogue raisonné des tableaux du Roy avec un abrégé de la vie des peintres fait sur ordre de Sa Majesté, Paris, 1752-54, 2 vol. (vol. II, p. 241, n° III)
Dezallier d'Argenville, Abrégé de la vie des plus fameux peintres, Paris, 1762 (II, p. 118)
Piganiol de La Force, Nouvelle description des châteaux et parcs de Versailles et de Marly, Paris, 1764 (I, p. 280)
Landon (Charles-Paul), "Vie de l'Albane", Vies et oeuvres des peintres les plus célèbres de toutes les écoles. Ecole lombarde. Vie et oeuvre complète de Dominique Zampieri, dit Le Dominiquin, Paris, III, 1805, pp. 1-18 (p. 17)
Lavallée (Joseph), Galerie du musée Napoléon, Paris : Gravure et édition par Filhol, 1807 (IV, [pl. 279], pp. 5-6)
Waagen (G.F.), Kunstwerke und Kunstler in Frankreich, Berlin, 1839 (p. 501)
Malvasia (Carlo Cesare), Felsina pittrice. Vite de' pittori bolognesi (2 vol.), éd. corrigée et augm., Bologne, 1841 (II, p. 198)
Lafenestre (Georges) et Richtenberger (Eugène), Le Musée national du Louvre, Paris, 1893 (p. 111, n° 1102)
Engerand (F.), Inventaire des tableaux du Roi rédigé en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly, Paris, 1899 (pp. 184-185, n° 11)
Riegl (Alois), L'origine de l'art baroque à Rome, Paris, 1993 (1ère éd., Vienne, 1908) (p. 197)
Vaudoyer (Jean-Louis), "Les colllections de Le Nôtre", Revue de l'Art Ancien et Moderne, XXIV, 1913, pp. 351-364 (p. 361)
Communaux (Eugène), "Emplacements actuels des tableaux du Musée du Louvre catalogués par Frédéric Villot (Ecoles d'Italie et d'Espagne)", Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, 1914, pp. 65-154 (p. 67, n° 2)
Van Schaack (Eric), Francesco Albani. 1578 - 1660 (thèse de doctorat), New York, Columbia University, Ann Arbor, 1969 (n° 115)
Pittori bolognesi del Seicento nelle gallerie di Firenze, Florence : Musée des Offices, 1975 (texte d'Evelina Borea)
Schnapper (Antoine), "Louis XIV collectionneur", Clefs, n° 1, 1978, pp. 68-77 (p. 75)
Verbraeken (René), Clair-obscur, histoire d'un mot, Nogent-le-roi, 1979 (p. 189, fig. 37)
Guillaume (Marguerite), Catalogue raisonné du musée des beaux-arts : peintures italiennes, Ville de Dijon, 1980 (p. 1)
Puglisi (Catherine R.), A Study of the Bolognese-Roman Painter Francesco Albani (thèse de doctorat), New York University, 1983 (pp. 255-256, n° 102)
Mignot (Claude), "Le cabinet de Jean-Baptiste de Bretagne, un "curieux" parisien oublié (1650)", Archives de l'Art Français, XXVI, 1984, pp. 71-87 (p. 86, note 115)
Brejon de Lavergnée (Arnauld), L'inventaire Le Brun de 1683 - La collection des tableaux de Louis XIV, Paris : RMN, 1987, (Notes et documents de France, 17) (pp. 74, 442-443, n° 463, reprod.)
Brejon de Lavergnée (Arnauld) et Volle (Nathalie), Musées de France : Répertoire des peintures italiennes du XVIIe siècle, Paris : RMN, 1988 (pp. 35, 38, reprod.)
Préaud (Maxime), "Guillaume Chasteau, graveur et éditeur d'estampes à Paris (1635 - 1683), et la peinture italienne", Seicento. La peinture italienne du XVIIe siècle et la France (Colloque de l'Ecole du Louvre, Paris, 1988), Paris, 1990, pp. 125-146 (p. 130)
Cantarel-Besson (Yveline), Musée du Louvre (janvier 1797 - juin 1798). Procès-verbaux du Conseil d'administration du "Musée central des Arts", Paris, 1992 (pp. 110, 113, 126)
Loire (Stéphane), Musée du Louvre, Département des peintures : Ecole italienne, XVIIe siècle : 1. Bologne, Paris : RMN, 1996 (pp. 42-45)
Puglisi (Catherine R.), Francesco Albani, New Haven, Yale University Press, 1999 (n° 53.V.a p. 140)
|
catalogue - notice complète
