Nice - Musée national Marc Chagall
- département : Alpes-Maritimes
- commune : Nice
- appellation : Musée national Marc Chagall
- adresse : 36 avenue du docteur Ménard
- auteur : André HERMANT (architecte)
- date : 1966-1973
- labellisation : 28 novembre 2000
« Je voudrais aussi qu’en ce lieu on expose des œuvres d’art et des documents de haute spiritualité de tous les peuples, qu’on entende leur musique et leur poésie guidée par le cœur ». C’est mû par cette volonté que Marc Chagall, âgé de 80 ans, a donné une quantité importante d’œuvres à l’État en 1966 et 1972, appuyé dans sa démarche par André Malraux, en vue de la construction d’un musée.
L’architecte André Hermant (1908-1978) est choisi pour réaliser ce projet. Diplômé de l’École spéciale d’architecture en 1933, ancien collaborateur d’Auguste Perret et de Le Corbusier, il fut membre de l'UAM (Union des Artistes Modernes) et collabora à la réalisation du Palais d’Iéna en y aménageant le Musée des travaux publics en 1937. Dans les années 1950, il est l’un des premiers architectes à travailler à la redéfinition de l’architecture des musées en France. A Nice, fidèle à ses convictions, il propose un bâtiment sobre, et fonctionnel : une grande rigueur lui semble nécessaire afin de répondre aux contraintes muséographiques, tout en gardant la discrétion nécessaire à une bonne mise en valeur des œuvres.
Construit dans le quartier de Cimiez, sur un vaste terrain offert par la ville de Nice, le bâtiment est inauguré en 1973. Conçu pour abriter une collection permanente, l’édifice adopte une trame rectangulaire sobre et claire et s’articule en deux corps perpendiculaires. Une première aile longitudinale, se déployant d’est en ouest, accueille les pièces techniques, l’exposition permanente et l’auditorium. La seconde aile, développée vers le sud, met particulièrement en valeur les 12 tableaux illustrant la Genèse et l’Exode, au cœur d’espaces plus importants composés comme des losanges imbriqués. Marc Chagall, qui a suivi le chantier dans son intégralité, souhaitait en effet que le projet soit centré autour de sa série de toiles intitulées « le Message Biblique », et que le lieu soit empreint de spiritualité. A cet effet, l’éclairage, qui devait être zénithal selon les premiers projets de l’architecte, est finalement latéral, oblique même, afin de mettre en valeur les toiles et leur relief. L’artiste a également créé lui-même certains décors, comme les vitraux de l’auditorium (en collaboration avec Charles Marcq), et la mosaïque qui anime tout le musée (en collaboration avec Lino Melano).
En façade, le placage de pierre de La Turbie ainsi que les linteaux et bandeaux en aluminium-silicium, confèrent un aspect mat et discret à l’édifice. Construit de plain-pied, le musée s’est rapidement fondu dans la végétation choisie et pensée dès la phase de projet par le paysagiste Henri Fisch, et composée d’essences méditerranéennes aux tons froids, selon la volonté de Marc Chagall. Plusieurs bassins apportent également de la fraîcheur et contribuent à l’ambiance souhaitée par l’artiste.
Après la mort de Chagall en 1985, suite à la dation des héritiers (1987) et à une importante politique d’acquisition, le lieu devient un musée monographique à la mémoire du peintre et nommé depuis 2008 Musée national Marc Chagall. Deux importantes campagnes de travaux, en 2007 et 2018, ont permis la création d’espaces d’accueil, l’ajout d’équipements scénographiques et la mise aux normes d’accessibilité.
- Rédacteur : DRAC PACA, Eve Roy, 2018
Sources :
Musée national Marc Chagall, Nice
DION Mathilde, Notices biographiques d’architectes français, Paris, IFA, Archives d’architectures du XXe siècle, 1991
Fonds André Hermant, Cité de l’architecture et du patrimoine, Centre d’archives d’architecture du XXe siècle, 060 IFA
Exposition virtuelle « Le musée Chagall, chef d’œuvre d’André Hermant », site internet de la Cité de l’architecture et du patrimoine
https://www.citedelarchitecture.fr/index.php/fr/collection/les-expositions-virtuelles/le-musee-chagall-chef-doeuvre-dandre-hermant
Partager la page