Description
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chenet à tête de bélier fragmentaire - L'objet est étonnant : il s'agit du sommet anthropomorphe d'une pièce en tronc de pyramide. Sur un cou massif, presque absent, une tête ovoïde mais à la face quasi triangulaire se caractérise par des pommettes et des oreilles très saillantes, un nez légèrement camus, un menton pointu, l'absence de front et une calotte crânienne fuyante. La bouche est rendue en creux par un simple trait horizontal. Sans orbites, les yeux sont traités par l'estampage d'un cercle inachevé, imprimé comme avec la tige ouverte d'un roseau. Au fond du pavillon auriculaire, ce cercle estampé ouvert marque également, de façon inattendue, l'orifice de l'oreille. Le crâne est lisse mais présente une double rangée de cercles estampés, ouverts ou fermés, qui déterminent comme une couronne de boucles tout autour d'une calvitie Légèrement saillantes, les arêtes antérieures de la gaine en tronc de pyramide, présentent des cannelures horizontales en chevrons. Elles pourraient évoquer l'ébauche de bras. Au dos du personnage, un important motif triangulaire pointe en bas, scutiforme ou cordiforme, est modelé en forte saillie, comme un bouclier en position dorsale ou comme un scapulaire. Le lissage sommaire de la surface laisse émerger de nombreux grains de dégraissant et n'a pas gommé les aspérités, les vacuoles ou les traces d'essuyage avec un bouchon de tissu (?) que conserve l'objet. L'objet ne présente pas de traces d'engobe ni de calcination ou de fumée. Cette pièce est énigmatique. La matière et le type de cuisson évoquent certaines productions assez grossières de la fin de la période de la Tène et de l'époque gallo-romaine, les "chenets" à tête de bélier, en particulier, dont à vrai dire, on ne connaît pas bien la fonction (liée au foyer mais était-elle domestique ou religieuse ?) ni la période de production (entre la fin du VIe siècle avant notre ère et le III" siècle après J.-C., selon le type). Quoique l'objet soit considérablement tronqué, ses dimensions et la forme de sa gaine, un épais massif trogallo-romain 2 de Ch. Milan (2e-3è siècle), comme la légère saillie des arêtes antérieures qui rappelle le décor ondulé, cannelé ou à chevrons de cette série d'objets. Mais là s'arrête la comparaison : si Charlotte Milan avait recensé quelques chenets à tête de cheval, de chien, ou de taureau, on ne connaît pas de parallèle à cette sculpture anthropomorphe
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Commentaires
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Ce chenet était inscrit à tort sous le numéro 870.6.1 déjà attribué Entré à une date inconnue, mais avant 1903, il a été renuméroté en 1997., Cat. 1903 : n° 143 ou 144, p. 44 ; tête de bélier
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Bibliographie
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cat 1903 ( p. 44, n° 143 ou 144) Piette, Anne-Marie, Recherches sur les chenets de l'Ouest de la Gaule, Master 1, 2005, université de Lorient (p. 52-53 et pl. 34 et 35)
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