Précision sujet représenté
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Ces miroirs du ciel, que sont les plans d'eaux, sont le plus souvent indissociables de l'art du paysage, dans la manière de transcender celui-ci, cela bien sûr, sans nier la capacité intrinsèque du peintre à composer son tableau avec plus ou moins de "bonheur". Car il s'agit de peindre avec cette sensibilité de l'évanescence, ô combien nécessaire pour rendre toutes les nuances du miroitement, dans son infinie fragmentation des "choses observées". A cet égard, les impressionnistes de l'Oise et de la Marne, surent nous montrer cette fascination de l'ondoiement aquatique, au point pour certain de les inviter à posséder des bateaux ateliers. C'est ainsi que Jean-Claude Boyer, dans sa peinture, nous représente une vue de Semur-en-Auxois, avec au premier plan, la charmante petite rivière, l'Armançon. Par une construction quasi symétrique établie par rapport à la médiane horizontale, Boyer joue du procédé d'inversion, confrontant en cela, l'imbrication du bâti à son image altérée par le reflet. De la même façon, le ciel, dans ses subtils effets de lumière, se trouve perturbé dans sa définition par les quelques pierres du lit du cours d'eau. On perçoit ici toute l'importance du point de vue, avec ce choix affirmé de faire prévaloir dans la composition, l'étendue d'eau au dépens de la rive, en élément prépondérant du tableau, comme aurait pu aussi l'être inversement le ciel. Jean-Claude Boyer révèle ici la maîtrise d'un peintre de qualité, par l'atmosphère de son oeuvre, emprunte d'une certaine conscience de la possible harmonie du monde. (Jean-Claude Culas)
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Bibliographie
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Cahiers d'inventaire n°5, Paysages..., 2002 / Jean-Claude Culas, Marie Lapalus, Benoît Mahuet, Nane Tissot
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