Réponse n° 7778
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Domaine
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peinture
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Dénomination
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tableau
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Titre
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Jeune femme soulevant un coffret
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Auteur/exécutant
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GREUZE Jean-Baptiste
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Précision auteur/exécutant
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GREUZE : Tournus, 1725 ; Paris, 1805
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Ecole
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France
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Lieu création / utilisation
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France (lieu de création)
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Période création/exécution
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3e quart 18e siècle
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Millésime création/exécution
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1760 ; 1765
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Historique
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Dans un intérieur rustique, suggéré par le montant d'une cheminée et une poutre de bois, une jeune femme, les pieds nus, simplement vêtue, soulève un coffre (ou comme le propose E. Munhall, une cage). L'étrangeté du sujet ou bien son caractère anodin n'ont pas permis d'en préciser la signification. Sans doute doit-on y voir, suite à la proposition de Philippe Sénéchal (communication orale, 2006), l'illustration d'un "hasard heureux" : dans son empressement et son insouciance, la jeune femme dévoile sa propre gorge. La facture très légère, en touches transparentes, autorise à voir dans ce tableau peu connu une esquisse inachevée qui laisse observer le délicat dessin préparatoire sous-jacent. On peut envisager que cette figure isolée était destinée à être intégrée à une composition à plusieurs personnages, l'une de ces scènes morales et sentimentales qui ont fait la célébrité de Greuze et où prennent place de telles silhouettes de jeunes femmes gracieuses et enjouées. Cependant Edgar Munhall rapproche la toile, de façon particulièrement éclairante, de deux oeuvres, manifestement abouties, exécutées au début des années 1760, avec la même touche "allusive". Celles-ci mettent en scène une jeune femme - contemplant deux colombes pour l'une ou jouant avec son enfant pour l'autre - dans de petits tableaux au contenu plus ou moins innocent : Les Premières leçons d'Amour (Manchester, The Currier Gallery of Art), La Mère heureuse (Rotterdam, Musée Boymans-van Beuringen). La peinture d'Amiens appartiendrait donc à cette petite série de figures de genre. Arrivé à Paris en 1750, Greuze est agréé par l'Académie dès 1755. Acclamé dès sa première participation au Salon la même année, il ne séjourne que deux ans en Italie, impatient de retrouver le milieu parisien. Le philosophe et critique Denis Diderot (1713-1784), devient l'un de ses principaux admirateurs, mais peu à peu leurs relations s'enveniment. Greuze subit en 1769 un revers considérable avec la présentation à l'Académie, puis au Salon, de son Septime Sévère et Caracalla (Paris, musée du Louvre), qui lui vaut les pires quolibets. Humilié par cette désastreuse tentative pour devenir peintre d'histoire, Greuze décide de se "replier" : il n'exposera plus au Salon jusqu'en 1800. Cependant, reconnu comme un excellent portraitiste, un habile dessinateur et surtout un auteur inégalé de scènes et figures de genre, il continue à jouir d'une grande popularité que la forte diffusion de ses oeuvres par la gravure fait encore progresser. Cette réputation durera jusqu'à la période révolutionnaire qui fait basculer le destin de l'artiste. Notice de Matthieu Pinette
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Matériaux/techniques
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peinture à l'huile, toile
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Dimensions
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Hauteur en cm 45.6 ; Largeur en cm 35.7 ; Hauteur avec cadre en cm 65.5 ; Largeur avec cadre en cm 56.5 ; Epaisseur avec cadre en cm 10.5
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Sujet représenté
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scène (intérieur, jeune fille, coffre)
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Etat de conservation
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Bon état
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Lieu de conservation
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Amiens ; musée de Picardie
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
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Statut juridique
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propriété de la commune ; don ; Amiens ; musée de Picardie
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Date acquisition
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1890 acquis ; 1894 entrée matérielle
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Anciennes appartenances
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Collection privée, Lavalard, Frères, 1890
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Numéro d'inventaire
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M.P.Lav.1894-155
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Exposition
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Amiens, musée de Picardie, Dortmund, musée des Beaux-Arts, Cinq siècles de peinture française, 1960. (n° 14) Columbia, Columbia Museum of Art, Pittsburgh, The Frick Art and Historical Center, Omaha, Joslyn Art Museum, Santa Barbara, Santa Barbara Museum of Art, From the Sun King to the Royal Twilight. Painting in Eighteenth-Century France from the Musée de Picardie, Amiens, 2000-2001 (cat. par M. Pinette). (pp. 132-133, n° 53) Beauvais, Musée départemental de l'Oise, De Fragonard à Hubert Robert, Chefs-d'oeuvre du XVIIIe siècle des musées d'Amiens, 5 février - 14 juin 2010.
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Bibliographie
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Horsin-Déon L., "Cabinet de MM. Lavalard", dans P. Lacroix, Annuaire des artistes et des amateurs, Paris, 1862. (p. 145) Catalogue des tableaux composant la collection Lavalard Frères de Roye au Musée de Picardie, Amiens, 1894. (p. 35, n° 155 (attribué à Greuze)) Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du Musée de Picardie, Amiens, Impr. Piteux Frères, 1899. (p. 216, n° 156 (Greuze)) Bellemère J., Le Musée d'Amiens, Etude critique, Amiens, 1908. (p. 42) Catalogue descriptif des tableaux et sculptures du Musée de Picardie, Amiens, Impr. Picarde, 1911. (p. 133, n° 153 (Greuze)) Foucart (Borville) Jacques, Les Lavalard, Amiens, 1977. (p. 43, 50) Munhall Edgar, "The First Lessons in Love by Jean-Baptiste Greuze", The Currier Gallery of Art, Manchester, New Hampshire, Bulletin, 1977, p. 3-13. (p. 6, 11) Pinette Matthieu, Peintures françaises des XVIIe et XVIIIe siècles des musées d'Amiens, Musée de Picardie / Somogy éditions d'art, 2006 (272 p. ; ouvrage accompagné d'un CD-Rom contenant l'intégralité des notices). (p. 162-163, ill.)
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Rédacteur
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Renaux Catherine
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Copyright notice
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© Amiens, musée de Picardie, © Service des musées de France, 2010
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Crédits photographiques
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© Fonds musée de Picardie, © Jeanneteau Marc
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Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation
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Renseignements sur le musée
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Contact musée
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08120000194
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