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Réponse n° 1211
Domaine

peinture

Titre

Lumière obscure

Auteur/exécutant

HARALI David, MOHROR D L (dit)

Précision auteur/exécutant

Mohror est le pseudonyme choisi par l'un des grands photographes actuels, David Harali, spécialiste des portraits photographiques, mais aussi peintre. Il a photographié de grandes personnalités de notre société culturelle : philosophes, écrivains, artistes, musiciens, acteurs. Né en 1936, il vit et travaille à Paris et à Mexico. Ces peintures sous verre peuvent être considérées comme un prolongement de son oeuvre photographique. Les représentations oniriques, visages ou petits bonhommes, qu'il peint sur le verre des lunettes, sont une métaphore du regardant/regardé, ces lunettes montrant ce qu'elles cachent

Lieu création / utilisation

Paris (lieu de création)

Période création/exécution

4e quart 20e siècle ; 1er quart 21e siècle

Millésime création/exécution

1995 entre ; 2004 et

Historique

Pour réaliser ces oeuvres, Mohror utilise la technique du fixé sous verre, comme une plaque de verre posée à plat. Il peint directement sur la face intérieure des verres, le verre des lunettes sert de protection à son travail. L'artiste doit travailler par accumulation de couches de peinture. C'est une démarche inversée à celle d'une peinture sur toile. L'artiste doit parfaitement avoir en tête ce qu'il veut réaliser, il n'y a pas de repentir possible. La deuxième difficulté d'un tel travail est de peindre en quelque sorte en aveugle, l'artiste ne voyant pas ce qu'il fait, il est obligé, pour constater le résultat de son geste, de se pencher sous la lunette. En effet, s'il bouge la lunette, la matière picturale coule. La dernière difficulté de ce travail tient dans le choix d'utiliser des verres optiques car ils ont une forme concave, ainsi la peinture a tendance à s'accumuler au centre du verre. C'est pourquoi, il a fait attention au choix de la peinture utilisée par rapport à ses qualités de couleurs, de texture, de fluidité, de temps de séchage. Toutefois, il reste une part d'imprévisibilité liée à la technique même du fixé sous verre

Matériaux/techniques

monture de lunette ; verre de lunette ; peinture acrylique ; peinture vinylique (fixé sous verre)

Description

Oeuvre composée d'un ensemble de vingt lunettes choisies et assemblées par l'artiste parmi une centaine de lunettes peintes avec la technique du fixé sous verre

Dimensions

H. 6,5 ; l. 14,5 ; E. 3

Sujet représenté

figure (anthropomorphe, zoomorphe)

Lieu de conservation

Morez ; musée de la Lunette

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

Statut juridique

propriété de la commune ; mode d'acquisition inconnu ; Morez ; musée de la Lunette

Date acquisition

2005

Numéro d'inventaire

2005.004.0014

Commentaires

Le visage donne à l'univers son identité, en coïncidence avec le temps vécu. Un portraitiste comme Mohror, photographe et peintre, interroge l'un à travers l'autre : le sacré est la bordure d'enfant entre le gouffre des signes et la parole faite regard. Tout ce que le siècle défunt compta d'artistes authentiques -par l'oeil, la main et l'oreille- sera fixé dans la chambre noire, méditative, où l'empreinte argentique pérennise l'essentielle fragilité de l'instant. Au fond du visage, Mohror ausculte cet adieu continu au monde dont tout art avive le mystère. La peinture sur verre advient comme un prolongement, une fois traversé le miroir, une prorogation spéculaire grâce à laquelle le fond de l'oeil révèle l'envers abyssal du masque : tout est signe dans l'aveugle, tout est mémoire éblouie. Peindre à l'envers, sans repeints donc, sans jamais occulter la touche première, oblige à penser le fonds telle une disparition continue, cosmos enveloppant de sa nuit progressive les phosphènes du jour. Regard et parole tissent en communauté l'absence multiple dont nous sommes, humains, la légende simplifiée. Le visage, cette mise au point sur l'infini, ouvre alors à toutes les digressions inventives. Ces lunettes peintes en sont une, des plus oniriques, avec une belle ampliation de la métaphore -du regardant/regardé, du voyeur revoilé et découvert à l'endroit de son manquement, de l'aveugle escamoté en oeuvre d'art. Les lunettes ici montrent ce qu'elles cachent par révélation ultime, quand la peinture semble une projection soudain détournée (et obturée), dans le support. Fait pour accentuer et protéger la vision, voire la dissimuler, ce dernier devenu objet d'art ne cesse de questionner notre rapport duel à l'image. Les deux hémisphères cérébraux reçoivent assurément des agencements subjectifs disparates mais fondus dans la perspective pour donner, sporadique et fatal, le sentiment du réel. Argus et le cyclope échangent à tout moment un feuilletage d'impressions lié à la mémoire comme à l'univoque lumière. Mohror peint à l'envers les polarités subverties de l'esprit : les signes et les figures adviennent d'un au-delà -comme les songes de l'abîme chaque fois soulevés- qui seraient bien l'avers perdu. Revêtus de ces peintures, tout mannequin deviendrait un Golem. On peut les contempler au hasard d'une table, surpris par le reflet d'on ne sait quel tableau souverain au fond d'un miroir qui les rassembleraient toutes. Mohror, le portraitiste de l'intériorité abstraite, nous regarde en Janus, un oeil retourné dans le crâne, l'autre en mille visages épars. Hubert HADDAD

Copyright notice

© Morez ; musée de la Lunette, 2008, © Direction des Musées de France, 2008

Crédits photographiques

© Studio Vision - utilisation soumise à autorisation

 

Demande de photographie et/ou de conditions d'utilisation

 

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Requête :   ((1er quart 21e siècle) :PERI )
Relations :   Synonymes=1, Spécifiques=5, Génériques=0