Précision inscriptions
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recto : Petite aventure survenue au Matelot Noirot pendant son séjour à Lorient / "Ville de France" / Noirot n'avait trop rien dit jusqu'alors, il se prit à parler / le plus grave, déclarat-il, c'est que les temps sont bougrement durs ! / Je suis sans le sou, moi !... que dit la "cagnotte" ?... "Fayot". / La "cagnotte" alimentée par je ne sais quels moyens ?... / était en principe destinée à payer quelques bons vieux repas au Thumimes(?) ou à / la Source et ensuite une partie monstre(?) au Pouldu ou Lamor. / Mais la "cagnotte" "fayot" était surtout une amie anonyme irréel(sic) qui se / lissait "taper" facilement le samedi soir !... / Boul(?) un étudiant du service "(?) du "toubib" de l'infirmier du 3e Dépot" / hocha la tête : / a(sic) sec, la "cagnotte" je l'ai rencontrée hier !..., Vrai, tu es sans le sou, / toi, Noirot ? / - Moi, oui ! pourquoi pas ? Boul(?) éclatait de rire : / - Oh ! Oh ! le sage des sages, sans le sou ! .. Puis il reniflait plaisamment, / - ça sent la femme ! ça sent l'impure !... et il expliquait tout de / suite, bonasse : tu sais mon vieux, faut pas t'en faire y à(sic) toujours / le père "Tapeautons"(?) 37 Rue de la Marine, qui est la(sic) pour un coup !.. / c'est du écrit pour écrit..mais ça peut servir aux moments de dèche. / - Le père "Tapeautons"(?) ? / Bien souvent, Noirot avait blamé des camarades qui s'adressaient à cette / canaille, un affreux bonhomme toujours disposé à des prêts extravagants... / et espérant le déjeuner à peine fini, Noirot allait chez "Tapautons"... / l'affreux le connaissat, souvent "Tapauton" venait à la salle de garde / relancer les débiteurs... il accueillit Noirot fort aimablement. / - Comment, vous voilà ? ... je croyais que vous me détestiez, que vous ne vouliez / pas admettre ma philanthropie ?... page 2 : Mais Noirot était sec, autoritaire avec cet ignoble bonhomme qui l'écoeurait. / Il brusque l'entretien : / Monsieur "Tapauton", ne faisons pas de mots...vous exercez un métier / que je méprise, et cela vous est bien égal ! Je m'adresse à vous parce qu'il le faut / absolument ! Voulez-vous me prêter de l'argent ?... / Un sourire passa sur le visage du misérable.. / - Bien sur, cher jeune homme ! Bien sur, le père "Tapauton" ne refuse jamais / d'aider des enfants comme vous !.. / Une petite signature, et vous aurez tout ce que vous voudrez !. / - Il me faut deux cent francs : / une misère dit "Tapauton" / il avat tiré déjà de ses poches des papiers tout préparés. "Tapauton" certes avait l'habitude / du métier : il avait comme bien des détresses, contemplé bien des avidités, entendu / bien des supplications, jamais auparvant(?), il n'avait eu l'un de ses emprunteurs agir avec / une si folle rapidité. Noirot paraissait déjà s'impatienter. / - alors, vous consentez ? interrogeait-il et vous allez me donner cet argent de suite ? / mais oui, tout de suite...bien sur !... / dès que vous aurez mis là votre griffe...attendez, que je sèche au buvard ! / l'infame(sic) "Tapauton" usait d'une ruse qui lui était familière : / il recouvrait d'un buvard la traite préparée, puis tendait la plume à Noirot / celui-ci ne pouvait lire le texte il signait et pendant ce temps "Tapautons" / détournait son attention. Voulez-vous la petite somme en or, en billets ? / de grosses ou de petites coupures, deux billets de cent. / - Parfait, parfait, cela m'arrange. / il tendait l'argent nullement inquiet, sachant fort bien la valeur de la signature de Noirot / ayant pris sur lui des renseignements, se disant déjà. / - hi ! hi ! je pourrais bien avoir quelque jours des propriétés en Bourgogne !.. / en voilà déjà un morceau !... aussi il(?) faisait-il patelin. / - et vous savez, reprenait-il : à votre disposition monsieur Noirot. / mais Noirot haussait les épaules page 3 : Oh ! vous ne me recevez(?) pas...jamas !.. / - ont dit cela...on dit cela... / Noirot déjà quittait l'usurier précipitamment et tandis qu'il passait dans les rues / égayées de soleil . Noirot sentait en lui, l'ombre mo nter, l'ombre de se vie brisée, / salie, gâchée... / que de terribles choses s'étaient passées depuis ces quelques derniers jours !... / il avit escroqué deux cent francs à (?) pour réparer une faute / maintenant il s'endettait, il se livrait aux mains d'un infâme usurer, d'un / maître chanteur dont il connaissait la froide cruauté. / et cela pour une femme qu'il n'aimat pas qu'il voulait n'avoir jamais aimer à / cela, pourtant, afn qu'elle pût ne pas douter de lui ! / Je me conduis comme un fou : passa(?) Noirot ! mais il hausait les épaules : / - bah ! encore un dernier dimanche, et s'en sera fini ! / il allait bien décidément, rompre avec "cagnotte" "V"(?). / Il le savait et dans la stupeur(?) que lui causait son mal il n'avait même pas conscience qu'il / souffrait. Il tira la sonnette d'une main qui tremblait. Noirot attendit... / ce fut Marie qui vint lui ouvrir. / - ah! c'est monsieur ? faisait la petite bonne que monsieur m'excuse, mais je vois(?) / que Mademoiselle n'est pas là ! / Le ton de la bonne était différent, déjà au ton ordinaire quelle(sic) prenait avec Noirot - / pas là "cagnotte" ?.. pas là à huit heures du soir ?... / Oh ! le mensonge état évident ! le consigne se devinait : et Noirot n'hésita pas / tandis que Marie le considérait avec un sourire ironique et apitoyé aux (?) / lui songeait : on ne veut plus me recevoir ! / il se disait en même temps : si je m'en allais ? si je m'enfuyais ? si j'allais / rapporter ces billets de banque à cet affreux "Tapauton" ? / mais il ne pouvait pas être le plus fort dans la lutte engagée avec ces mauvais / instincts d'homme / on l'insultait en lui fermant cette porte ! soit ! il (?) d'un geste de dégoût page 4 : Tranquillement, (...) Oh ! elle se vendait, sans se cacher "cagnotte" ! / et cependnt qu'il revenait sur ses pas, voulant la revoir, malgré tout, malgré tout / être prit d'elle. il songeait / il est vrai que cet argent est pour Noirot / signature / Souvenir de permission (?) à Colombes P(?) / (?) 148 Bad du Havre / le 8 Janvier 1919.
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