Commentaires
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C'est dans la mouvance de ce 18e siècle, tout empreint de la peinture d'histoire que Jacques Taurel, lui aussi, va consacrer sa vie d'artiste à ce genre tant prisé, avec aussi, dans cette définition, une attention particulière pour les marines. Il est vrai que son maître, l'illustre Doyen, précoce prix de Rome, unanimement reconnu, lui avait fait entrevoir toutes les diversités thématiques par rapport à l'historicité de cet engagement artistique. Ainsi, dans le cas présent, cette oeuvre de 1780 s'inscrit d'une certaine façon dans ce " goût des compositions étendues ", formule de la peinture d'histoire, même si le format de celle-ci, n'est pas dans la démesure. Ce thème biblique de L'Exode, qui retient en premier la figure hiératique de Moïse, est propice au regard pluriel par les péripéties quasi initiatiques qui mènent le peuple hébreux vers l'espérance de liberté. A cet égard, dans ce tableau, Taurel ramasse plusieurs faits de la fuite des Hébreux d'Egypte. Moïse, pourvu de son identitaire barbe, monte un cheval blanc et regarde le ciel, guidé par Dieu, sans doute la symbolique colonne de nuées. Les voilà arrivés au bord d'une rive de la mer Rouge. Le bétail, telle cette vache en premier plan, est effrayé par les flots du fleuve et refuse de le traverser. La confusion du moment est perceptible dans l'expression des visages, l'effroi se mêle à la détermination. On remarque cela aussi dans les attitudes figées de certains personnages, alors que quelques-uns, au contraire, semblent s'affirmer par la force de la foi pour franchir ce redoutable obstacle. Cependant, en dehors de la qualité intrinsèque de cette oeuvre, la représentation de L'Exode perd de son intensité dramatique, du fait d'un certain maniérisme. JCC
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