Commentaires
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La femme tient une corne de fleurs et de fruits, qui est l'attribut canonique de l'abondance. Elle presse son sein d'où l'eau jaillit, comme elle jaillit de son diadème, en multiple jets fins. Selon E.K.J. Reznicek, ce dessin prépare un monument sculpté, à l'évidence une fontaine, qui n'a pas été identifié. Maints projets de fontaine, dans l'oeuvre gravé de Wendel Dietterlin (1550/51-1599) et de Hans Vredeman de Vries (1527-1606), attestent la popularité du motif parmi les maniéristes à la fin du XVIè siècle. De tels projets ne servent souvent que de prétexte aux inventions les plus libres, sans aucun désir de les réaliser. Le canon de la figure, qui est étiré, son déhanchement sensible, que reprend sur la feuille même le croquis d'étude, dénotent l'influence de Bartholomaeus Spranger (1546-1611), que Carel van Mander, théoricien du manièrisme, fit connaître à Goltzius, et dont ce dernier diffusa largement les inventions. (R. Bonnefoit, dans cat. exp. Partis pris : Jean Starobinski, Largesse, Paris, Musée du Louvre, 1994, n° 26) J. Tonneman - Saint-Morys ; saisie des biens des Emigrés en 1793, remise au Museum en 1796-1797 ; marque du Louvre (L. 1955).
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