peinture ; histoire

tableau

QUINTUS CINCINNATUS

LACOUR Pierre Père

Bordeaux, 1745 ; Bordeaux, 1814

France

4e quart 18e siècle

1780

oeuvre en rapport

fait partie d'un ensemble de neuf tableaux commandés à l'artiste par F. A. Saige (Bordeaux,1734-1793) pour décorer son hôtel (ancienne Préfecture, Cours du Chapeau Rouge), construit par Victor Louis. Les autres tableaux sont : Joseph qui explique les Songes du Panetier et de l'Echanson (avant 1780, localisation inconnue), Le Sacrifice de Jephté (1780, collection particulière), Didon et Enée dans la Grotte (avant 1782, Bordeaux, musée des Beaux-Arts), Cléopâtre se désolant dans le tombeau de Marc Antoine (1782, Bordeaux, musée des Beaux-Arts), La douleur d'Artémise (1782, Bordeaux, musée des Beaux-Arts), Enée qui poursuit Hélène dans le Temple de Vesta (vers 1782, localisation inconnue), L'Ambassade de Sully à Londres (1787, Paul, Musée National du Château), Conversion d'Henri IV (inachevé en 1793, localisation inconnue). Confisqué à la mort de Saige puis récupéré par Pierre Lacour fils en 1794

peinture à l'huile, toile

H. 180 ; L. 207

signé ; daté

signé, daté, en bas à gauche : P. Lacour. ft. 1780

scène historique (Cincinnatus, homme politique, antiquité : Romain, Rome, Tibre, magistrat, république, vertu, patriotisme, paysan, boeuf, soldat, incendie, armure, bouclier, aigle, laurier, faisceau, casque, labour à la charrue)

Dans l'histoire de la République romaine, Lucius Quintus Cincinnatus a une valeur de symbole; il représente le modèle du Romain aux vertus traditionnelles menant une vie simple et capable de se dévouer à la cause de sa patrie. Patricien ruiné par un ami et par son fils, il vit dans sa campagne non loin de Rome. Il exerce un commandement important au service de l'armée de la République (vers 460 av. J.C.) pendant seize jours puis revient à son lopin de terre. Pierre Lacour retient ici le moment où une délégation de quatre patriciens s'empressent auprès de lui afin de le convaincre de prendre la tête de l'armée. Selon une composition en V dont le centre est focalisé sur la main gauche de Cincinnatus, les personnages se répartissent en deux groupes : sur la gauche Cincinnatus le pied sur le brabant, la main droite tenant le mancheron, se retourne vers les soldats et dans un mouvement d'arrêt de la main gauche exprime, non pas tant la surprise, qu'une volonté de temporisation face à la pression exaspérée des patriciens. Son attelage est à l'arrêt et son sillon n'a pas fini d'être tracé. Derrière lui des ruines anciennes rappellent les luttes incessantes de Rome depuis sa fondation alors que dans le lointain l'horizon rougeoyant évoque l'Urbs en flammes. Le groupe de droite éclate de couleurs et d'effets lumineux face aux tonalités plus ternes du groupe de gauche, associées à l'humble condition du laboureur. Le patricien du premier plan présente le décret d'élection à l'en-tête du Senatus Populus Que Romanus. Cette valorisation d'une humilité édifiante correspond bien à la volonté des artistes néoclassiques d'extraire de l'Histoire antique des passions, des pensées et des actes exemplaires

Tite-Live : Histoire romaine de Tite-Live (Livre III, XXVI)

Bordeaux ; musée des Beaux-Arts

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; achat avec participation ; Bordeaux ; musée des Beaux-Arts

1989

collection Pierre Lacour fils ; vente Pierre Lacour fils, Bordeaux, 1859, n° 117. Collection particulière, Bordeaux ; acquis en 1989, avec la contribution de la Société Esso-Rep, Bordeaux ; ABADIE ET CAZAL

Bx 1989.1.1

1782, Bordeaux, Hôtel de la Bourse, Salon, ; 1989, Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, Le Port des Lumières : La peinture à Bordeaux 1750-1800, (No 51.)

Marionneau C., "Les Salons bordelais ou Expositions des Beaux-Arts à Bordeaux au XVIIIème siècle, (1771-1787) avec des notes biographiques sur les artistes qui figurèrent à ces expositions", in Société des Bibliophiles de Guyenne, Mélanges, Tome III, 3ème fascicule, Bordeaux, s.d. [1883], (ou Expositions des Beaux-Arts à Bordeaux au XVIIIème siècle (1771-1787) avec des notes biographiques sur les artistes qui figurèrent à ces expositions" in Société des Bibliophiles de Guyenne-Mélanges, t. III, 3ème fascicule, Bordeaux, s. d. (1883?), p. 178, n° 55 et pp. 191-192.) ; Mesuret R., Pierre Lacour 1745-1814, Bordeaux, 1947, (p. 14 et p. 81, n° VI.) ; Mesuret R., "Pierre Lacour 1745-1814" in catalogue d'exposition Le Port des Lumières. La peinture à Bordeaux 1750-1800, Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, 1989, ((éd. Musée des Beaux-Arts de Bordeaux et William Blake and Co) in Catalogue d'exposition "Le Port des Lumières - La peinture à Bordeaux 1750-1800", Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, 1989, p. 177 et n° 51.) ; Garcia F., "Les tableaux de la Galerie Saige" in Le Port des Lumières : La Peinture à Bordeaux 1750-1800, Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, 1989, (1989, p. 200)

© Bordeaux, musée des Beaux-Arts, © Direction des musées de France, 2003

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