sculpture ; croyances - coutumes

bâton de procession

anonyme

18e siècle

1700 entre ; 1799 et

En 1759 le curé d'Argenteuil Lubin Guérard-Dumoutier érigea dans sa paroisse une confrérie sous le vocable de Notre-Dame de Liesse, Vierge vénérée dans le Laonnais depuis le XIVe siècle. Ce bâton, qui a pris pour modèle la statue du sanctuaire de Liesse, remonte vraisemblablement aux premières années de l' établissement de la confrérie argenteuillaise. Cette tradition répandue par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ordre œuvrant au rachat des captifs chrétiens en pays musulman, qui avait permis à la ville de Liesse de devenir le centre d'un important pèlerinage, la statue et les chevaliers s'étant, selon la même source, trouvés miraculeusement transportés d' Égypte en ce lieu par l'ange Gabriel. Chaque année, les confrères argenteuillais, avaient coutume d'entreprendre le voyage à Liesse pour le pèlerinage du 8 septembre. Cl. M.H. 1965 Dép. M.A. 1992 XIX - E 1401 Le ciel est bleu, la terre est noire. La joie de Dieu s'est incarnée dans l'humanité terrienne par une femme dont l'image sculptée a pris une couleur noire profondément symbolique. Car la Mère de Dieu est bien une fille de cette terre. Ainsi, au Moyen-Age, un village proche de Laon s'est développé autour du culte d'une Vierge Noire qui présente Jésus, les bras ouverts sur le monde. L'enfant et sa mère sont proclamés "cause de notre joie". L'histoire confirmera ce titre prometteur. On raconte que cette statue fut rapportée par trois chevaliers partis en croisade pour défendre le tombeau du Christ. Prisonniers, poussés par les Musulmans à renoncer à leur foi, ils tiennent bon. Le Sultan use alors d'un stratagème en envoyant sa propre fille pour les séduire. Mais les chevaliers préfèrent parler de ce qui unit les hommes de religions variées. Alors la jeune fille, pour mieux connaître Jésus, grand prophète dans sa religion et sa mère réclame une statue. Les trois témoins du Christ l'obtiendront par miracle puis, délivrés par Ismérie à qui la Vierge apparaît, ils seront transportés par des anges avec elle et la statue jusqu'à leur pays d'origine. Ainsi Dieu qui parfois envoie très loin ne veut pas qu'on oublie son prochain. Dès lors la foule des pèlerins se rassemble en ce lieu saint : les rois de France, les princes et les hommes célèbres y côtoient les plus humbles. Par Marie, Jésus offre à chacun sa joie. Joie qui prend le nom de "liesse" quand, fruit d'une libération, elle est célébrée avec d'autres.

bois (taillé, peint, doré)

L. 50 cm ; l. 30 cm ; E. 75 cm ; VOLUM. 0,1125

objet du culte ; procession

scène (figure : Vierge à l'Enfant, ange, rameau, couronne, personnage : prière, joie)

La Vierge portant l'Enfant Jésus est représentée vêtue d'un manteau long, et coiffée par deux anges d'une imposante couronne, tandis que les trois personnages figurés en prière, à ses pieds, manifestent à la fois surprise et émerveillement : la scène , tirée de la Légende , illustre le moment où les trois chevaliers prisonniers du Sultan d'Egypte, vont par l'apparition miraculeuse de l'Image de la Vierge, être délivrés de leur cachot.

bon

Argenteuil ; musée municipal

Musée de France
au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002

propriété de la commune ; ancien fonds ; Argenteuil ; musée municipal

E 1401 ; 1992 XIX

Cécile Bavière

© musée municipal d'Argenteuil, 2010, © Service des Musées de France, 2015

© MOIGN Pierre

Renseignements sur le musée

M0432005639