Précision auteur/exécutant
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Jean Marie Alfred REY, dit Alfred REY naît à Péronne le 21 février 1857. Ses parents, blanchisseurs puis poissonniers et enfin maraîchers, sont d'origine modeste, possédant à la Chapelette, près de l'écluse du canal, un petit étang, une hardine et une petite maison. Suite à des convulsions, l'enfant Rey est frappé d'une infirmité des membres inférieurs, handicap qui le contraint à se déplacer sur des béquilles pour les courtes distances, ou en chaise roulante. Cette inactivité forcée pousse le jeune Alfred à développer son sens déjà aigu de l'observation à travers dessins et aquarelles qui vont faire de lui un intime de Péronne, de ses remparts et de ses étangs. Vers 1874, plusieurs visiteurs remarquant le talent d'Alfred Rey encourage son père à favoriser le perfectionnement artistique de son fils. Il le fait donc entrer au sein de l'Ecole Municipale de dessin d'Amiens, future Ecole des Beaux-Arts. Léon Delambre, artiste peintre et directeur de l'école amiénoise, prend sous son aile le jeune Rey dont d'ailleurs la gentillesse, la grande culture et l'esprit vivace ont fait la coqueluche de l'école et le préféré de ses camarades. Il restera 3 ans dans cette école qui restera le meilleur souvenir de sa vie, en compagnie du jeune sculpteur Albert ROZE ou du paysagiste MASSE. Plus tard il s'attachera l'amitié des artistes péronnais Francis TATTEGRAIN et Félix MICHEL. Vers 1880, obtenant une bourse, il accompagne à Paris Albert ROZE et entre à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts. REY obtient une place dans l'atelier du peintre GEROME grâce à Gustave BOUVARD. Malheureusement, ce séjour parisien ne dure que quelques mois, les difficultés physiques de REY le contraignant à quitter Paris pour retrouver le calme de Péronne. ROZE gardera toujours des liens très forts avec Alfred REY. Vers 1878, c'est lui qu'il représente de 3/4 dans un médaillon qui connaîtra le succès. De retour au domicile familial armé de nouvelles connaissances artistiques, REY va désormais consacrer son art aux plaines du Santerre et aux étangs de la Somme. Il déménage d'ailleurs pour le Faubourg de Paris où il installe son atelier au bord de l'eau. S'il utilise régulièrement une petite voiture à poney pour arpenter la campagne, Rey apprécie particulièrement les promenades en barque qui lui permettent de saisir sous un autre regard toute la nature environnante. Il y peint toujours la pipe allumée. Sollicité régulièrement pour illustrer les affiches et programmes des manifestations organisées par les sociétés et clubs de Péronne, il donne également des leçons aux jeunes gens péronnais en son petit atelier. Parmi ses élèves Georges GORRIER, Hubert HEISSAT, Edouard DACHEUX, ou encore la jeune Jeanne CASSEL chez qui il passe plusieurs mois à Dieppe, en 1906. En 1913, il sera parmi les artistes invités lors d'une exposition organisée par la société savante amiénoise des Rosati Picards. Alfred REY connaît l'occupation de Péronne par les Prussiens à partir de 1914. La proximité de son atelier avec une école de sous-officiers allemands lui permet de produire une série de croquis pris sur le vif aujourd'hui disparue, de même qu'une série de dessins qu'il réalise pendant l'évacuation forcée dont il est victime comme tous les derniers Péronnais à la fin juin 1916. Après 6 mois passés dans une ville du Nord, il est rapatrié par les Allemands, via la Suisse et Evian. Arrivé à Saint-Etienne, il y est retrouvé par Jeanne CASSEL qui le ramène à Dieppe où il demeure jusqu'à la fin du conflit. Après quelques passages rapides à Péronne dont il croque les ruines, il y revient définitivement en 1920, hébergé par son ami Edouard DACHEUX jusqu'à ce qu'une baraque provisoire lui soit attribuée. C'est là qu'il meurt en 1922, peu de temps après avoir fait partie du jury du concours pour la reconstruction de l'hôtel de ville péronnais, rattrapé par la maladie qui l'empêchait de peindre depuis plusieurs mois. Avant la Grande Guerre, le Musée Alfred Danicourt possédait de lui un autoportrait, de nombreux paysages ainsi qu'une grandiose représentation du Bombardement de la Place de Péronne par les Prussiens en 1870. Seule cette oeuvre est restituée par les Allemands après 1920. Le reste de ses tableaux fut volé ou détruit. Le Musée Alfred Danicourt récupéra grâce à un don, en 1950, une série de dessins à la plume présentant les ruines de Péronne entre 1918 et 1920. Le Musée de Picardie d'Amiens possède de lui Marais au couchant à Péronne et Marée basse à Dieppe. Sources : Journal de Péronne et de la Somme, 19 et 26 novembre 1922. Revue Picardie, février, mars et avril 1948. Archives du Musée Alfred Danicourt
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