Description
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Le tableau fut exposé jadis comme Le Nain à la galerie Charpentier à Paris (Le Pain et le vin, 1954). Il peut rappeler en effet le goût franco-nordique, rustique et vériste, des Le Nain mais de façon large, et l'on ne peut pas non plus l'attribuer, comme on l'a fait dans une vente où il figurait (Paris, Hôtel Drouot, 8 décembre 1994), à ce satellite de Le Nain appelé le Maître des Cortèges, pas plus qu'à Michelin avec lequel il présente pourtant certaines affinités. Soit un cordonnier qui délaisse son travail pour boire, se détournant ainsi de la famille qu'il est censé faire vivre, d'où le geste plein de reproche de l'épouse et mère désignant un nouveau-né emmailloté, tandis qu'un chat - animal considéré ici comme maléfique profite du désordre moral de la scène pour voler quelque aliment. Mais les outils du cordonnier, la fiasque de vin, le pain, les habits sont décrits avec une belle franchise, celle d'un modeste mais savoureux anonyme qui affectionne avec quelque raideur un peu naïve mais attachante un ton complaisamment anecdotique et populiste, très apprécié dans la peinture du XVIIe siècle. L'harmonie des couleurs, froide et austère - seule note vive : le rouge du vin ! - est bien venue
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