Description
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Bronze, patine brillante, généralement vert sombre ; Le dieu a la patte droite levée, les bras écartés, la tête légèrement tournée vers sa droite. Il tient de la main gauche, fortement écartée, la syrinx. La vivacité de l'attitude s'allie avec une négligence marquée dans le modelé (seuls les pectoraux sont indiqués), les proportions et l'agencement général : le cou est, par rapport aux épaules, déporté vers la droite. Le visage est caractérisé par les grandes orbites creuses, où les yeux sont deux boules saillantes, le nez étroit et pointu, la bouche courte, les deux cornes au-dessus du front. Le crâne est plat en arrière. De larges coups d'outil, faits avant fonte, détaillent la toison des cuisses, quelques poils au fanon, la courte queue, la barbiche en deux mèches divergentes, les cheveux qui encadrent le front et cachent les oreilles, et les traits courts sur l'arrière du crâne. De même, ce sont des traits larges et profonds qui séparent les tuyaux de l'instrument et en marquent les embouchures. Un tenon est conservé sous le sabot droit. Après une série où il y a une tête de bouc, Pan est figuré à partir de la seconde moitié du Ve siècle, avec un visage humain. La tête de série, dans les bronzes, est une statuette d'Olympie que son style date du troisième quart du Ve siècle. Beaucoup de ces statuettes, destinées à des sanctuaires rustiques, particulièrement en Arcadie, sont d'un travail très négligé, qui rend leur datation difficile. Les parallèles les plus proches, pour celui-ci, sont un bronze au musée des beaux-arts de Lyon, deux statuettes de la collection Schimmel et, à moindre degré, une autre vendue, à Bâle. Le Pan de Lyon, et le second de la collection Schimmel ont la même attitude que celui-ci, le même travail sans reprise à froid, en particulier pour la toison des cuisses et la barbiche, et le même tenon sous le sabot levé, dont la première statuette Schimmel donne le sens : elle a conservé une tige oblique, sorte de branche qui monte depuis la base. Mais aucun de ces parallèles n'a un visage vraiment comparable, sinon peut-être, mais très approximativement, le n° 25 de la collection Schimmel : pour celui-ci comme pour la statuette Granville, cela paraît rendre douteuse la date, "fin du Ve ou IVe siècle" proposée par l'auteur de la notice, D. von Bothmer. En revanche, Serge Lemoine pense que Stéphanie Boucher a rangé à juste titre dans le volume consacré aux statuettes romaines un bronze de Lyon dont la tête est proche de celle de Pan du même musée cité ci-dessus. (Notice extraite de l'ouvrage "musée des beaux-arts de Dijon : Donation Granville : les objets", Ville de Dijon, 1976, publié sous la direction de Claude Rolley)
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