Description
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Tirage de l'artiste ; Encadré ; 8/19 Photographies noir & blanc, tirages argentiques ; Cette donation intervient après l'organisation d'une exposition intitulée Sylvie Tubiana, Japon, organisée par le musée en 2012, qui présentait une trentaine d'oeuvres de l'artiste. Elle regroupa notamment plusieurs créations de la série "Estampes" réalisée en 2008, des photographies issues des séries "Mémoire secrète" et "Onsen" réalisées en 2004 à la suite d'une résidence d'artiste au Japon ainsi que des tirages de la série " Pliage de lumière" réalisée en 2000. Ce rendez-vous fut également l'occasion de découvrir des installations in situ produite par l'artiste. L'exposition s'accompagnait d'une présentation des estampes japonaises, appartenant aux collections du Musée de La Roche-Sur-Yon ainsi que de quelques objets issus de la culture japonaise. La série Estampes présentée dans le cadre de ce projet a été réalisée en projetant une image de corps sur des estampes japonaises. Les estampes représentent aussi bien des hommes que des femmes. La projection re-photographiée a donné naissance à une série de tirages noir et blanc s'approchant de l'échelle du corps, une manière de donner chair au dessin. Le travail de Sylvie Tubiana repose sur des techniques tant picturales que photographiques. Ses recherches plastiques s'attachent à l'étude des déformations d'une forme rectangle sur une surface. C'est à dire de l'inscription d'une figure dans une structure. Elles s'accompagnent également d'une réflexion autour du concept de géométrie dans l'espace. C'est ce qu'on nomme le principe d'anamorphose. Cette pratique initiée par Piero della Francesca, consiste à déformer délibérément une image, qui de face se trouve presque méconnaissable mais qui vu sous un autre angle, retrouve une apparence normale. Cependant, dans le travail de Sylvie Tubiana la reconstruction de l'image originelle n'est pas envisagée. La perspective occupe également une place implorante, parce que le choix du point de vue détermine l'image finale. L'oeil du photographe définit un cadrage, une distance, une déformation ou une distorsion. L'oeuvre de Sylvie Tubiana s'apparente à une mise en scène du corps dans l'espace. Celui-ci est à la fois objet, sujet et matière, sa place centrale en fait le prétexte, l'argument et surtout ce sans quoi rien ne se justifierait. Si l'artiste utilise son propre corps depuis 1994, ses images sont d'une grande pudeur et ne revendiquent surtout pas l'autoportrait: " finalement il m'importe que ce corps soit anonyme et non identifiable ". Ces réalisations ont également été source d'inspiration pour les écrivains et ont donné lieu à la publication d'un ouvrage " Waga Sugata" en 2007. Ce dernier associe les photographies de Sylvie Tubiana aux textes de Daniel Keene et aux haïku (poèmes) de Masumi Midorikawa. Toute l'oeuvre de Sylvie Tubiana repose sur un processus de création à part, celui de la projection d'images fixes ou mobiles dans l'espace. De cette démarche naissent des images plus ou moins énigmatiques exprimant, par ailleurs, la dualité des sentiments : liberté-enfermement, vie-mort, présence-absence, apparition-disparition.
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