Historique
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Contexte de création : Louise Hochon, née Lefuel (1851-1929), est la fille d'Hector Lefuel (1810-1880), architecte prix de Rome en 1839 (qui après la mort de Visconti acheva le Louvre de napoléon III), et la filleule du peintre Ernest Hébert, qui était directeur de la villa Médicis pendant le séjour de Denys Puech à Rome. Denys Puech avait de bonnes relations avec le couple Hébert qui l'invitait fréquemment à dîner. C'est sans doute à cette occasion qu'il a rencontré Mme Hochon, en visite chez son parrain avec qui elle semble avoir gardé toute sa vie des liens affectueux. C'est en 1886 que Denys Puech a fait son portrait. Il la dépeint comme une femme élégante et raffinée. Elle est assise sur un tabouret bas, vêtue d'une robe très décolletée qui met en valeur sa silhouette et de petits escarpins à bout ronds. Ses épaules bien dessinée, la finesse de sa taille, la simplicité de son maintien, tout contribue à évoquer celle qui était surnommée : "la belle madame Hochon". Les roses qui ornent sa jupe trouvent un écho dans le bouquet qu'elle tient à la main mais l'absence de bijoux et la coiffure relevée en un simple chignon montre qu'il s'agit d'un portrait intime, comme esquissé dans le coin de son atelier. Denys Puech lui a sans doute donné (ou vendu ?) cette sculpture puisqu'on la retrouve dans la famille, un siècle après. On ne sait pas si c'était un projet pour une sculpture plus ambitieuse ou une simple esquisse destinée à garder en mémoire la grâce d'une rencontre. Denys Puech a gardé des relations avec la famille Hochon-Monchablon après son retour à Paris comme en témoigne un bristol à son nom, adressé à Monsieur Monchablon, et daté du 30 juin 1903, mentionnant des condoléances. Cela ne semble pas surprenant car Mme Hochon fréquentait le même milieu mondain que Denys Puech ; elle tenait tous les mardis un salon littéraire et artistique fréquenté par Alexandre Falguière, Antonin Mercié, Cain, Jean-Léon Gérome, Eugène Labiche, Victorien Sardou, Guy de Maupassant, Charles Gounod, Édouard Detaille, Édouard Pailleron, Alexandre Dumas fils... Voici ce qu'en dit André Becq de Fouquières : " Peintres et sculpteurs, poètes et romanciers, dramaturges et musiciens venaient chez "Diane" comme ils disaient familièrement entre eux parce qu'ils l'avaient connue chez son père et parce qu'elle était belle. Elle les recevait parce qu'ils étaient gais, amusants, spirituels, parce qu'elle se sentait flattée de leurs hommages et parce que les gens du monde qu'elle attirait chez elle aimaient de la rencontrer. Car la société que recherchait Mme Hochon, c'était la société aristocratique, et jamais elle ne fut aussi heureuse que lorsque la duchesse d'Uzès eut appris le chemin de la rue du Rocher. Elle recevait d'ailleurs avec une bonne grâce charmante, savait à merveille choisir des convives divertissants pour ses dîners, organiser des représentations d'amateurs fort brillantes. " Pourtant, dans sa correspondance, en décembre 1903, Denys Puech écrit à Chabrier " Mme Hébert qui voudrait me faire marier avec Mlle Hochon, qu'en pensez-vous ? Moi j'y verrais l'effondrement de la peinture. " Ce portrait s'inscrit bien dans le style des portraits mondains de Denys Puech, le port de tête et le décolleté rappellent notamment le portrait de la Marquise de Beauvoir, réalisé en 1884 (2006.0.106).
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