Historique
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"Cette belle toile a été acquise par le musée de l'Oise en 1981 auprès de la galerie Gombert à Paris. Son sujet, "Le Repos pendant la fuite en Égypte", s'inspire du récit biblique de la Fuite en Égypte, raconté dans l'Évangile selon saint Matthieu (2, 13-23). Marie, Joseph et l'Enfant Jésus cherchant à échapper au roi Hérode qui a ordonné la mise à mort de tous les enfants de Bethléem âgés de moins de deux ans. Selon les textes apocryphes, durant le trajet, l'Enfant Jésus aurait réalisé des miracles. Pour nourrir sa mère, il aurait ordonné à un palmier chargé de fruits de se courber et fait couler une source entre ses racines. Ce dernier épisode est narré dans l'évangile apocryphe du Pseudo-Matthieu (chap. 20). La scène a lieu dans un paysage verdoyant qui rappelle la campagne romaine. La Vierge est assise avec l'Enfant Jésus emmailloté sur ses genoux, tandis que Joseph surveille l'âne bâté qui se désaltère à la rivière. Les têtes de chérubins ailés évoquent le caractère religieux de la scène. Le tableau, anciennement attribué à Christian Wilhelm Ernst Dietrich, a été peint par Francesco Cozza. Ce peintre, originaire de Calabre, s'était formé auprès du Dominiquin qu'il avait suivi à Naples comme assistant dans la décoration de la chapelle de San Gennaro. Cette solide formation dans le domaine de la fresque lui permet d'obtenir des chantiers prestigieux à Rome : les fresques de Sant'Ambrogio alla Massima, de Sant'Andrea delle Fratte, du Palazzo Altieri et du Palazzo Pamphili à Valmontone. Le peintre montre un talent égal dans les tableaux de chevalet. La toile de Beauvais est très proche des autres paysages connus de Cozza, en particulier des deux versions du "Paysage avec Agar et Ismaël" (1664, Copenhague, Statens Museum et Amsterdam, Rijksmuseum). On y retrouve le même traitement des arbres aux troncs noueux et aux feuillages touffus, le même goût pour les détails du sol rocailleux et surtout la même lumière blanche qui investit les formes avec netteté. Si ce sentiment poétique de la nature a pour origine les créations de son maître Dominiquin, Cozza manifeste un goût plus prononcé pour les aspects pittoresques du paysage qui le rapproche davantage de Gaspard Dughet et de Salvator Rosa." (Constance Calderari-Froidefond et Vincenzo Mancuso in : Nathalie Volle (dir.), Christophe Brouard (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, p. 187)
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Exposition
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"Heures italiennes : le Naturalisme et le Baroque, XVIIe siècle", Beauvais, MUDO-Musée de l'Oise, 27 avril-17 septembre 2017, n°95
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Bibliographie
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Volle Nathalie (dir.), Brouard Christophe (dir.), "Heures italiennes : trésors de la peinture italienne en Picardie, XIVe-XVIIIe siècles", Gand, Snoeck, 2017, n°95 p. 187 repr. coul.
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