Précision sujet représenté
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La Vierge est assise en position frontale sur un trône recouvert d'un coussin. Elle tient de ses deux mains l'Enfant, qui, assis sur ses genoux, lève la main droite, pouce, index et majeur tendu, annulaire et auriculaire repliés, en signe de bénédiction. Dans sa main gauche, l'enfant porte un globe qui a perdu son attribut, probablement une croix, en faisant le symbole à la fois du rachat du péché, par analogie de la forme ronde avec la pomme, et de la souveraineté du Christ sur l'univers. La Vierge est vêtue d'une tunique longue, recouverte d'une chasuble à larges manches qui retombe sur ses genoux et d'un voile long qui passe derrière ses épaules pour revenir encadrer ses jambes et ne laisse apparaître qu'une seule frange de ses cheveux. Quant à l'enfant, il porte également une tunique longue, ainsi qu'une étole lui enveloppant la taille et les jambes. Au dos, la Vierge présente une cavité rectangulaire assez large. De part et d'autre de la tête de la Vierge, son voile s'évase, de façon symétrique, pour retomber ensuite le long du cou avant de s'épanouir sur les épaules. La chasuble est formée de larges plis tombant parallèlement sur le torse et sur les bras, où les manches présentent des plis disposés perpendiculairement. Les plis de la tunique, eux, sont arrondis tant sur les manches que sur les jambes. Quant à l'enfant, sa tunique présente des plis aigus, quand l'étole est disposée en plis parallèles, formant un dégradé au niveau des mollets. On trouve deux anneaux métalliques, correspondant probablement à des fixations anciennes, l'un sur le socle entre les pieds, l'autre dans le dos, sous la cavité. Le trône a presque entièrement disparu. Il n'en subsiste que l'assise et l'emmarchement, lui même très usé. Un cabochon rapporté, qui maintenait la chasuble de la Vierge sur sa poitrine, a disparu, ne laissant visible que la trace de son implantation et l'on ne peut que conjecturer pour savoir si elle était de bois ou d'orfèvrerie. Trois autres cabochons se trouvaient sur le front et les bras de la Vierge. Le bois a subi de nombreuses attaques d'insectes xylophages, ayant entraîné la disparition d'une partie du front, du nez et de l'avant-bras gauche de la Vierge, du coussin et du socle, ainsi que, probablement, celle des parties manquantes du trône. Le pouce et l'auriculaire de la main gauche de l'enfant semblent avoir disparu par arrachement, tandis que ses pieds et l'attribut du globe, qui étaient rapportés par des chevilles (celle du globe subsiste encore) sont perdus. Outre ces éléments disparus, la statue se compose de cinq éléments : un ensemble principal taillé dans un seul bloc d'un bois clair, probablement du chêne ou du noyer, les bras de l'enfant et les têtes. En 1994, la statue fut restaurée par Anne Portal et, à cette occasion, une étude de polychromie fut réalisée par le Laboratoire de Recherche des Musées de France. Celle-ci permit de constater que la polychromie de l'ouvre avait été reprise au moins sept fois. La polychromie d'origine était probablement la suivante : bleu pour la chasuble de la Vierge, vert avec des décors pour sa robe et peut-être rouge pour son voile, jaune pour le manteau de l'enfant et blanc pour sa robe, les carnations étant réalisées à l'aide de blanc de plomb parfois mêlé de vermillon. Seul un repeint récent, le bleu de la robe de l'enfant, a été supprimé, et des zones où apparaissait une toile grossière, utilisée lors d'une restauration antérieure, ont été retouchées.
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Bibliographie
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Du Sommerard (E), Catalogue et description des objets d'art, de l'Antiquité, du Moyen Age et de la Renaissance exposés au musée des thermes et de l'Hôtel de Cluny, Paris : Hôtel de Cluny, 1883 (n° 728) HARAUCOURT (Edmond), MONTREMY (François de) et MAILLARD (Elisa). - Musée des thermes et de l'Hôtel de Cluny. Catalogue des bois sculptés et meubles. - Paris : Musées nationaux, 1925. - 272 p. : ill. ; 19 cm. Cluny [Usuel] (n° 2) Bréhier (L.), Vierges romanes d'Auvergne, Le Point revue artistique et littéraire, XXV, juin 1943 Dectot (Xavier), Sculptures des XIe-XIIe siècles. Roman et premier art gothique, Paris, RMN, 2005. (n°152, p. 155)
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