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Domaine
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archéologie ; gallo-romain ; sculpture ; croyances - coutumes
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Dénomination
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statue
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Titre
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Taureau à trois cornes dit Taureau d'Avrigney
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Période création/exécution
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1er siècle (?)
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Epoque/style/mouvement
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gallo-romain
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Historique
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Le taureau d'Avrigney fut découvert en 1756 à Avrigney (Haute-Saône), par Jean Chevalier, cultivateur, dans un endroit où avaient été signalés des restes de fondations, ainsi que de nombreuses tuiles et monnaies romaines. Acquis peu de temps après sa découverte par le cardinal Choiseul, archevêque de Besançon de 1754 à 1774, puis transmis par des legs successifs au vicomte Ferdinand Chifflet, il fut acheté à ce dernier par la Ville de Besançon, le 11 février 1873. L'animal, jeune et vigoureux, est représenté debout, dans l'attitude du repos. Trois des quatre pattes sont brisées, seule subsiste la patte postérieure droite. Le taureau d'Avrigney se démarque des représentations plus courantes de taureaux tricornu tant par sa taille que par le traitement stylistique résolument réaliste qui le caractérise. La musculature comme l'abondance des fanons qui animent son poitrail renforcent l'impression de puissance qui s'en dégage. Le traitement de la tête a fait l'objet d'une attention particulière, les mèches qui recouvrent le front de l'animal sont soulignées avec soin et dessinent en son centre une rosette aux mèches orientées vers la droite. Cet attribut spécifique, ainsi que la troisième corne qui surmonte la tête du taureau, le placent cependant dans une toute autre sphère. On connaît aujourd'hui près d'une trentaine de représentations du taureau à trois cornes. La plupart sont concentrées sur le territoire séquane, mais quelques statuettes ont également été découvertes dans les vallées du Rhône, du Rhin, de la Moselle et du Neckar, voire même dans le sud de l'Angleterre. La statue de Besançon, par ses dimensions et son traitement exceptionnel, fait cependant figure d'exception au sein de ce corpus : on ne peut la rapprocher que de la tête de taureau découverte en 1883 dans un bâtiment de l'antique forum d'Octodurum à Martigny-en-Valais (Suisse). Daté du 1er siècle ap J-C par Emile Espérandieu, le taureau d'Avrigney reflète les tensions et l'acculturation qui accompagnent la romanisation dans le Nord-Est de la Gaule. Obéissant aux canons de l'art classique gréco-romain, cette statue pourrait en effet revendiquer sa place au sein du mouvement réaliste qui caractérise l'art romain du Ier siècle de notre ère. En revanche les trois cornes comme la rosette qui ornent le front de l'animal révèlent sa nature divine, issue du fonds ancien des croyances indigènes.
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Découverte/collecte/récolte
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Franche-Comté ; Haute-Saône ; Avrigney-Virey (lieu de découverte) ; (1756, date de découverte) ; (Chevalier Jean, découvreur)
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Précision découverte/collecte
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"Ce brave J. Chevrier labourait son champ, sa charrue heurta un corps dur et brisa la seule patte qui reste à la divinité païenne [...]. Il creusa, trouva le corps de l'animal mais pas les membres manquants "(Lettre de Mademoiselle Thérèse Chevanne le 8 mars 1993) ; trouvé dans le champ de l'inventeur, "vis-à-vis le bas du Mt Colombin, au N.O. du village d'Avrigney" et " dans une assez vaste étendue de terrain, des restes de fondations, beaucoup de tuiles et de médailles romaines, ce qui fait penser qu'il y eut à cet endroit une habitation considérable à l'époque gallo-romaine..." (Alm. 1785, p. 233)
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Matériaux/techniques
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alliage cuivreux
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Dimensions
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L. 72 cm ; l. 20 cm ; H. 48 cm ; VOLUM. 0,0691
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Sujet représenté
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représentation animalière, animal fabuleux (taureau)
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Précision sujet représenté
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taureau à trois cornes et une rosace au centre de la tête. La corne signifie l'impétuosité et la force fécondante. La troisième corne accentue la valeur combative de l'animal ainsi que sa vertu fécondante. Le taureau tricorne est un exemple typique du procédé que W. Daonna (chercheur genevois) appelle "la répétition d'intensité", cette répétition atteint sa plus grande puissance lorsqu'elle s'arrête au chiffre trois
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Etat de conservation
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Les deux pattes avant, la patte arrière gauche et la queue sont brisées et manquantes
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Lieu de conservation
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Besançon ; musée des beaux-arts et d'archéologie
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Musée de France au sens de la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002
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Statut juridique
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propriété de la commune ; achat ; Besançon ; musée des beaux-arts et d'archéologie
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Date acquisition
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1873
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Anciennes appartenances
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Acquis par le cardinal Antoine-Cleriadus de Choiseul-Beaupré (Archevêque de Besançon de 1754 à 1774) ; légué par lui , le 22 janvier 1774, à François-Xavier-ferdinand Chifflet (président du parlement de Besançon), il le transmis à son petit-fils, le Vicomte Ferdinand Chiffet.
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Numéro d'inventaire
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873.2.1
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Bibliographie
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Recueil d'Antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines (pour M. le Comte de Caylus) ; Les Chefs-d'Oeuvre des Musées de France - sculpture - dessins d'Objets d'art, Paris, 105-106 ; Non mentionné, Nouveau Dictionnaire des communes, Tome I, La Haute-Saône, Vesoul, Société d'Agriculture, Lettres, Sciences et arts de la Haute-Saône, 233 ; 49-50 ; BAVEREL J.-P., de Sainte-Croix, Baverel, J.-P.Sainte-Croix (Marquis de), Description des monumens romains trouvés dans la Séquanie, Besançon, Auteur, 66-67 ; CASTAN Auguste, Musées de Besançon. Catalogue des peintures, dessins, sculptures et antiquités, Besançon, A préciser, 1886, 271-272 ; CASTAN Auguste, Histoire et description des musées de la ville de Besançon, Paris, Plon, Nourrit et Cie, 1889, 143
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Rédacteur
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MUCCIARELLI Lisa ; DAUCE Noémi
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Copyright notice
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Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie, © Service des Musées de France, 2013
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Crédits photographiques
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© DOUSSON Jean-Louis
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Renseignements sur le musée
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M1173020666
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