Nécessité d’une médiathèque :

Jusqu’en 2006, le réseau de lecture publique d’Antibes s’appauvrissait. En effet, la bibliothèque centrale de 380 m², bien qu’idéalement située, devenait de plus en plus vétuste et présentait des risques autour de la sécurité. Deux annexes (quartiers des Semboules et rue d’Alger) étaient présentes mais une seule était ouverte au public puisque l’autre n’avait comme fonction que le stockage de documents. De plus, deux bibliobus desservaient les locaux scolaires et les différents quartiers de la ville.

Si le nombre d’adhérents d’enfants était élevé avec 5 500 inscrits (nombre important en raison du bibliobus), celui des adultes était plutôt faible avec seulement 8 878 lecteurs. Ce chiffre s’explique principalement par des capacités d’accueil du public trop étroites et insuffisantes ainsi qu’une offre de lecture en décalage par rapport aux demandes des lecteurs.

C’est donc un constat alarmant se faisant sur la lecture publique municipale : des locaux précaires, des livres qui ne correspondent pas aux demandes des lecteurs (surtout pour les étudiants), une offre insuffisante pour les adultes, et un fond documentaire trop important (220 000 imprimés) par rapport à l’accessibilité des publics.

Mise en scène de la bibliothèque :

« La bibliothèque est un monde clos, ouvert sur le monde » Pierre Riboulet.

 C’est avec le maire Jean Leonetti que le projet d’une nouvelle médiathèque fut lancé dès 1995 et approuvé par le Conseil Municipal en 1999. Le concours d’architecte a été remporté par Pierre Riboulet et son associé Bruno Huerre. Les travaux débutèrent, en 2003, avec comme première limite, celle du terrain en raison du prix du m². La présence d’eau en sous-sol imposait aussi une difficulté surtout qu’un parking public souterrain était adossé à la construction de la médiathèque.

Le programme du concours lancé par le Conseil Municipal présentait trois grandes orientations. Elles concernaient, tout d’abord, l’installation d’un service d’information et d’actualité au rez-de-chaussée. Ensuite, il fallait la présence d’un espace musical important et enfin, le programme préconisait un secteur documentaire commun aux enfants et aux adultes.

Outre ces grandes lignes, l’une des exigences de la mairie était la coordination des espaces entre eux. Ainsi, les services ne devaient pas être coupés les uns des autres.

Retombées, impacts : 

En 2011, la médiathèque Albert Camus, comptait 182 000 documents accessibles au public, 818 290 prêts annuels, 5 459 enfants inscrits et 28 373 adultes inscrits. Un fond important est destiné aux personnes aveugles et malvoyantes avec 1 127 livres écrits en gros caractères et 64 documents sonores.

Le fonctionnement de ses espaces s’articule autour d’un espace commun - lieu de débats et de rencontres avec un impact culturel et urbain (touchant différentes catégories de population)-, une banque d’accueil, un pôle actualité et un espace fictions adultes, jeunesse et musique.

Sa localisation au centre ville, à l’angle de deux voies importantes (Boulevard Chancel et Boulevard Maréchal Foch) lui confère une position stratégique notamment avec la commune de Juan-les-Pins.

La construction de la médiathèque Albert Camus, inaugurée en 2006, permet de faire évoluer le projet de développement culturel entrepris par la Ville d’Antibes et de la communauté d’agglomération Sophia-Antipolis (CASA). La médiathèque se pose donc comme tête de réseau avec deux bibliobus et la bibliothèque de quartier des Semboules. Sa présence témoigne de l’avancée en terme de lecture publique faite par la Ville et l’agglomération.

Architectes : Pierre Riboulet, Bruno Huerre

Localisation : 19 bis, boulevard Chancel
Taille du projet : 4 200 m²

Coût des travaux de la médiathèque (HT) :
-  construction 4 674 087 €
- matériel et mobilier 1 013 183 €
- informatisation 500 000 €

Aides de l'État :
- construction 1 402 226 € (30 %)
- matériel et mobilier 253 296 € (25 %)
- informatisation 125 000 € (25 %)

• Fiche réalisée par Margaux Baussant, stagiaire à la drac Paca auprès du conseiller pour le livre et la lecture dans le cadre d’un Master 1 "Droit et Management de la culture et des médias" à L’IMPGT, Institut de Management Public et de Gouvernance Territoriale, Université d’Aix-Marseille.