Hyères - Chapelle de Notre-Dame-de-Consolation
- département : Var
- commune : Hyères
- appellation : Chapelle de Notre-Dame-de-Consolation
- adresse : boulevard Félix Descroix, Costebelle
- auteurs : Raymond VAILLANT (architecte), Gabriel LOIRE (maître verrier), Jean LAMBERT-RUCKI (sculpteur)
- date : 1952-1955
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites du 2 avril 2014
Dès 1062, une première chapelle dédiée à Saint-Michel est mentionnée sur la colline de Costebelle. En 1395, une bulle du Pape Benoit XIII qualifie la chapelle de Notre Dame de Consolation pour la première fois. Lieu d’un important pèlerinage, la chapelle abritait une collection de 400 ex-votos, aujourd’hui conservée dans l’église Saint-Louis. Le sanctuaire a été détruit lors du débarquement de Provence le 15 août 1944. En 1952, la municipalité de Joseph Clotis décida la construction d’une nouvelle chapelle avec l'aide des crédits accordés au titre des dommages de guerre. Sa réalisation fut confiée à l’architecte hyérois Raymond Vaillant, au maître verrier Gabriel Loire et au sculpteur Jean Lambert-Rucki.
La réhabilitation étant impossible, un lieu de culte moderne est bâti et inauguré le 31 juillet 1955. Il sera un témoin du renouveau de l’art sacré à cette période. La réception par les habitants fut mitigée : attachés à l’ancienne chapelle, ils s’attendaient à une reconstruction à l’identique. Est à souligner la qualité des maîtres d’œuvre, intervenant aux côtés de l’architecte, Gabriel Loire et Jean Lambert-Rucki, qui avaient été recommandés par André Malraux, personnellement attaché à la ville d’Hyères. Ce dernier, enthousiaste, déclara aux Hyérois : « Vous avez de la chance d’avoir une si belle chapelle. ».
La chapelle Notre Dame de Consolation se situe sur la colline de Costebelle, véritable écrin de verdure dominant la ville.
Sur le terrain, les locaux sont divisés : la partie habitation au sud, le lieu de culte au nord. La chapelle, orientée, comporte une nef et un seul collatéral, au nord. L’architecture sobre et moderne se mêle à des éléments plus traditionnels comme l’emploi d’un calcaire local dont la taille rappelle celle de la chapelle détruite. La toiture est couverte de tuiles creuses.
Le visiteur est accueilli par la riche façade sud dont les deux parties sont séparées par le clocher inspiré du campanile provençal. La partie habitation est percée de baies rectangulaires et introduite par un avant-corps. La façade du lieu de culte, légèrement en retrait, est habillée par les sculptures en ciment brut coloré de Jean Lambert-Rucki. Elles sont solidaires des élévations et ont été coulées sur place. Dans ce lieu symbolique et historique fort, la dévotion à la Vierge donne lieu à de nombreuses représentations, sur divers supports et dans des styles variés.
On retrouve ainsi sur la façade principale les principaux évènements de la vie de Marie : l’annonciation, la visitation, la nativité, la fuite en Egypte, l’assomption. Sur une résille de béton scandée de potelets verticaux, se détachent les figurines naïves de Jean Lambert-Rucki, évoquant l’art roman. Au revers, cette même résille constitue l’armature du vitrail de Gabriel Loire, de style géométrique très contemporain (technique de vitrail coulé dans du ciment).
Le vitrail sud, composé de quinze lancettes de cinq mètres de hauteur, est entièrement dédié à la Vierge-reine et à l’histoire d’Hyères. C’est la première occasion pour le maître verrier de travailler sur une paroi entière. Au nord, le mur gouttereau se caractérise par son appareil de pierre brute rappelant l’ancienne chapelle. Au chevet, Jean Lambert-Rucki a représenté la cène, en très bas-relief, à même le mur.
Le chœur, volontairement épuré, est décoré d’un bas-relief en son centre, figurant la Cène au dessus de la table d’autel. Le Christ y est symbolisé par le pain et le poisson. Un Christ en croix se trouve à droite de l’autel et une verrière de cinq lancettes matérialisant la prière se trouve à gauche.
Au sein de la chapelle se trouvent trois représentations de la Vierge Marie radicalement différentes. La Vierge à l’enfant de Lambert-Rucki, devant la croix qui s’élance le long du clocher-campanile, accueille le visiteur. Derrière le chevet se dresse une Vierge en fonte (1860), seule rescapée de la destruction de la chapelle initiale. Enfin, à l’intérieur, se trouve une Vierge à l’Enfant en bois peint difficile à dater car restaurée à maintes reprises.
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