Nice - L’Escurial
- département : Alpes-Maritimes
- commune : Nice
- appellation : L’Escurial
- adresse : 25-29, rue Alphonse Karr
- références cadastrales : 0LA 293
- auteur : Léonard Varthaliti (architecte)
- date : 1935
- protection : édifice non protégé
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 2 décembre 2015
Le programme de l’Escurial, original, comportait un immeuble de rapport, une galerie de commerces et un des plus grands cinémas d'Europe (aujourd'hui remplacé par un supermarché).
La situation en centre-ville, sur un angle de rues, avec un beau recul et une large visibilité, a conduit l’architecte à privilégier une construction massive typique de l’emphase des bâtiments publics des années 1930, sans en présenter l’incisive sobriété. L’écriture épaisse, dans ses profils comme dans ses textures, contribue en partie au prestige du bâtiment. Le recul dû à la situation urbaine de l’immeuble permet de voir les trois derniers niveaux en gradins, couronnés d’un petit édicule circulaire, et l’imposante cage d’ascenseur qui clôt verticalement la composition sur la rue Alphonse Karr.
On connaît peu d’œuvres de Léonard Varthaliti (1881-1966), architecte d’origine grecque, qui fut à son arrivée en France le collaborateur de Kevork Arsenian (1898-1980). Remarqué dès 1926 avec le Grand Palais à Golfe-Juan, cet architecte insistait sur le caractère monumental de ses projets d’architecture, plans d’urbanisme, etc.
A l’Escurial, la liberté d’association plastique et géométrique entre les volumes contrastés de la salle et les étages de cellules est favorisée par une construction privilégiant une armature minimale et des cloisons minces, procédé familier à Varthaliti. La structure à poteaux est très présente sur les plans et sur les coupes. Le rez-de-chaussée et l’entresol qui lui est rattaché sont couverts d’un placage de travertin. Ce système, peu fréquent à Nice et qui y a produit souvent des résultats problématiques, est ici assez bien conservé. Cela confirme l’appréciation de compétence technique de l’architecte évoquée plus haut au sujet des structures. Les autres étages sont recouverts d’un mélange inhabituel ayant pour effet d’imiter à peu près le travertin en termes de grain et de couleur, mais pas en termes d’éclat. Il semble que l’architecte ait cherché une harmonie d’ensemble mais sans vouloir jouer sur une véritable unité, qui eût été factice.
- Rédacteur : Michel Steve (Ville de Nice).
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