Château-Arnoux/Saint-Auban - Cité ouvrière
- département : Alpes-de-Haute-Provence
- commune : Château-Arnoux-Saint-Auban
- appellation : Cité ouvrière
- auteurs : ingénieurs Compagnie Péchiney
- date : 1916-1962
- label patrimoine XXe : Commission régionale du patrimoine et des sites (CRPS) du 28 novembre 2000
Le quartier de Saint-Auban, situé à 3 km du centre de la commune de Château Arnoux, est traversé du nord au sud par l’ancienne RN 96, et limité à l’est par la Durance. La cité ouvrière naît avec l’usine Pechiney, installée en bordure de la rivière au début du XXe siècle. Son histoire est étroitement liée à celle de l’usine. La cité se présente comme une zone résidentielle verdoyante et aérée, aux espaces publics larges et généreux. Elle se compose de plusieurs secteurs aux caractéristiques morphologiques, architecturales et urbaines différentes.
L'usine de Saint Auban est construite en grande hâte pendant la première guerre mondiale pour participer à l'effort de guerre. Le territoire environnant est désert. Le village de Château-Arnoux est à 3 km. Très vite il s'avère indispensable de construire des logements pour les ouvriers et leurs familles. Le plan est élaboré en 1916 par les ingénieurs de la Compagnie. La même année, les premières maisons sortent de terre sur le beau plateau vierge qui surplombe la Durance. Ce sont les "Maisons Moulées”, du nom de la société qui les fabrique. Ces maisons sont construites selon un système de préfabrication ne nécessitant pas de fondation. Ce sont des "cubes" d'un seul niveau, avec toit-terrasse, sans isolation. Ces maisons sont encore debout aujourd'hui.
Les rues de la cité sont tracées selon un plan orthogonal, prenant en compte le Mistral et l’ensoleillement. Une chapelle est inaugurée pour la messe de Noël 1916. Une école de fortune est installée. Les commerces s'installent autour de l’axe majeur, le cours Péchiney. Dès 1920, on dénombre 220 maisons et logements. La cité est alors une propriété privée, fermée par des chaînes aux extrémités des avenues. 2000 personnes habitent Saint-Auban à l'aube de la deuxième guerre mondiale. Dans l'immédiat après-guerre, la « vieille cité » (secteur du Plateau) est achevée. L'habitat individuel groupé est une des caractéristiques principales de l'habitat à Saint-Auban. 54 % des logements sont de ce type. La vieille cité reprend le modèle du " carré Mulhousien " mis en place en plein essor industriel à Mulhouse en 1850. Plus tard, quelques opérations d'ensemble vont étendre et transformer le paysage de la cité.
En 1954, Saint-Auban franchit la Nationale : le côteau de Clubière, Fanchironnette et La Colline sont investis. Dans ce secteur, dit du Côteau, les voiries en lacet suivent les courbes de niveau. La SNCF construit des logements collectifs pour cheminots à Clubières.
En 1962, le quartier de la Casse est loti. La cité comprend désormais tous les équipements d’une ville moyenne : stade, piscine, école publique et privée, poste, église, salle des fêtes, cinéma, bains publics, mairie annexe, hôpital, maternité, centre de formation, etc. A la fin des années soixante l'extension de Saint-Auban est achevée. Les limites de la ville sont sensiblement les mêmes aujourd'hui.
La Compagnie se désengage progressivement à partir de 1980. En 1987, 622 logements sont mis en vente en priorité aux locataires et aux personnels, à des conditions préférentielles. En 1988, les infrastructures deviennent communales. Voies et réseaux de distributions sont mis en conformité avant d'être cédés à la ville. Les infrastructures sportives suivent le même chemin. En 1989 la commune prend le nom de Château-Arnoux-Saint-Auban.
- Rédacteur : Sylvie Denante
- Source : Antoine Beau, Frédéric Seltzer, Diagnostic architectural et urbain de la cité ouvrière de Saint-Auban (04), DRAC-PACA/SDAP 04, juin 2006.
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