12.0926 - Château Sec
Mazargues, 9e, au sud de l'axe Belsunce Michelet
références documentaires : Patrimoine XXe, architecture domestique
n° répertoire édition X : 0926, p 19. 2005
Label Patrimoine du XXe siècle, 2006
Conception & rédaction T. Durousseau arch., 2007
désignation : Résidence Château Sec
51, chemin Joseph Ayguier, traverse de la Gaye, quartier de Mazargues, 13009
Lambert 3 : latitude 3.07244 ; longitude 43.2553
Accès : métro 2 Sainte-Marguerite Dromel
bus n° 46 & 48 Dromel - Rouvière et Dromel - Valmante
propriétaire : Syndicat des copropriétaires
Syndic, Cabinet Paul Stein, 29 boulevard Paul Delpuech, 13006, 04 96 20 72 07
programme : 512 logements, garages, école, commerces et centre social, tennis.
dates, auteurs : PC : 1962. Achèvement de travaux : 1966-68.
Mario Fabre et Bernard Laville, architectes.
Entreprise, G. Laville, gros oeuvre.
site : Grandes propriétés boisées du sud de la ville. Terrains Boisseson et Greling , 8,3 ha. Flanc septentrional de colline, altitude entre 36,00 et 42,00 m. Habitations d'ordre discontinu, secteur E du Plan d'Urbanisme Directeur de 1949.
plan de masse : Organisé au nord-ouest autour d'une dalle qui réunit trois bâtiments dont la tour de R+25, et trois autres qui convergent vers ce point de R+4. Les espaces extérieurs sont aménagés, dalle avec centre social.
bâti : Structure poteaux dalle béton, refends et voiles porteurs trame unique de 4,00m. Façades béton gris et blanc. Très bon état général.
sources : AD : 2071 W 19 (53.396), 165 W 629, 150 J 123-131
Revue Prado n° 2, 1966 et n°4, 1968
Guide d'architecture, Marseille, 1945-1993 : M.H. Biget, J. Sbriglio, Parenthèses, 1993
Contexte :
Il existe, sur le site, un projet antérieur lié à la Cité Radieuse ; une autorisation avait déjà été déposée en 1960 par André Wogensky sur ce terrain. Il y projetait quatre immeubles identiques du type simplifié de la Cité Radieuse : 14 niveaux, trois petits blocs de quatre étages et un équipement destiné à être un lieu de culte. L'orientation suivait alors les références de la Cité Radieuse, et bien que la répétition du même élément, la composition évoque celle qui sera réalisée.
Les terrains sont issus de deux propriétés, deux campagnes boisées et entourées de murs comme on en trouvait alors dans le sud de la ville. Ces campagnes seront urbanisées sans plus de contraintes que le tracé théorique des voies rapides ; ici le croisement de la deuxième rocade et de la rocade du Jarret - R2 et R4.
La promotion du nouveau projet va être assurée par Georges Laville, constructeur et père de Bernard Laville, architecte associé depuis 1961 avec Mario Fabre. Les cartouches ne mentionnent pas d'adresse pour les architectes qui devaient travailler dans les bureaux même de l'entreprise Laville.
Description :
Comptant plus de cinq cents logements, le programme sera équipé d'une école primaire à la place de l'église, de quelques commerces et d'un centre social avec une salle de réunion et une bibliothèque. Les architectes cherchent à éviter le modèle de la cité dortoir, et y répondent par des aménagements extérieurs et des équipements, mais avant tout par le dessin architectural du projet.
La composition se distingue du projet précédent d'abord par une forte variation d'épannelage des bâtiments de R+4 à R+25. Les immeubles disposés en ailes de moulin, construisent une hélice se terminant au sommet de la tour. Autre soin porté à l'espace, la dalle réunit trois des six bâtiments et met en scène la tour sur une sorte de podium, fermant la perspective depuis l'entrée principale. Le plan de masse s'articule autour de volumes tellement ajustés qu'on peut dire que la réalisation ressemble à sa maquette.
Chaque volume est un immeuble de nature singulière et de typologie très distincte. La variété architecturale est sans doute le point central du projet.
Un seul immeuble reste de conception courante : celui de l'entrée principale. Il assemble des blocs à escalier central distribuant deux appartements traversants par étage, seule une loggia couronne le dernier étage.
Deux autres immeubles sont distribués par coursive, élément peu courant pour ce type de résidence. La coursive est décalée de 0,50 m en hauteur par rapport aux parties privatives afin de leur ménager une certaine intimité des appartements.
La tour en H à distribution centrale est proche de celles dessinées dans l'agence Devin (le Saint-Nicolas, Frais Vallon) avec des fentes verticales qui en accusent l'élancement. Mais la forme géminée des bandes verticales, des pignons très peu ouverts, évoque bien sûr la tour du Parlement de la place des Trois-pouvoirs qu'O. Niemeyer réalise en 1958 à Brasilia.
La deuxième tour est beaucoup plus cubique, elle oppose ses balcons périmétriques horizontaux aux verticales de la tour. Les balcons sont portés par de solides consoles de béton, formant une modénature tout droit sortie de l'architecture japonaise du moment dominée alors par K. Tange ou K. Mayekawa.
Cette forte différence entre les types de distribution a sans doute été favorisée par la réalisation en tranches de travaux successives, mais on est loin des plans de masses qui distribuent des constructions identiques dans l'espace.
La structure est par ailleurs le dénominateur commun de l'opération dessinée sur une même trame constructive de 4,00 m d'entre axe qui peut fonctionner à la fois comme un module ou comme une conception standardisée du bâtiment donnant un rôle démonstratif à la Résidence Château Sec.
Visuellement, l'unité architecturale est donnée par la bichromie blanche et grise qui souligne tout le soin graphique apporté aux volumes par un système de division commun aux diverses constructions.
La résidence était à l'origine conçue pour être un centre secondaire servant de relais aux habitations diffuses environnantes, cela n'aura pas lieu et la résidentialisation aura raison de ce type d'espace ouvert laissant le groupe d'habitation au rang d'objet.
Auteurs :
Mario Fabre,
né en 1933 est diplômé en 1960, il s'associe à Bernard Laville en 1961. Ils réalisent plusieurs immeubles de rapport sous la conduite de Georges Laville, constructeur. Les Jardins de Thalassa ou La Réserve (1970) sont les immeubles les plus "Côte d'Azur" de cette production.
Bernard Laville,
né en 1928 suit sa formation dans l'atelier N. Lemaresquier et obtient son diplôme en 1960. D'abord associé à Mario Fabre, il continuera la production d'immeubles de haut de gamme avec le parc Berger ou le Grand Pavois avec Guillaume Gillet.
Fichiers associés :
- Carte du 9e arrondissement de Marseille
- Notice monographique documentée
© Thierry Durousseau, 2004-2005
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