Innover dans le domaine des langues et du numérique
Il s’agit de mesurer, d’encourager et de favoriser la présence de ressources et données de qualité disponibles en langue française et en langues de France, d’accompagner l’usage et le développement de normes et de technologies de la langue (traduction assistée ou automatique, reconnaissance et synthèse vocale…), de préserver la diversité linguistique et le multilinguisme notamment dans le secteur créatif et dans la production et la transmission des savoirs scientifiques.
Mesurer et développer les ressources pour la langue française
C’est un enjeu culturel majeur de développer des outils et ressources linguistiques qui confortent le rôle historique du français comme langue internationale de transmission des savoirs et permettent aux entreprises d’innover dans ce domaine.
Le ministère de la Culture encourage la mise à disposition de données de qualité (par exemple, des données structurées, documentées, des données liées ou intégrées à la toile sémantique) dans des licences ouvertes, permettant leur réutilisation.
Le ministère de la Culture a participé à la mise en œuvre, en 2021, du Dictionnaire des francophones, ressource de référence en accès libre, ouverte aux contributions de tous.
La société Gameloft, avec le soutien du ministère, s’est appuyé sur le Dictionnaire des Francophones pour réaliser le premier jeu vidéo mobile centré sur la langue française, Exploratio.
Le ministère de la Culture soutien le développement de la toile sémantique ou web sémantique afin de développer l’écosystème autour des données liées et de piloter des projets innovants associant acteurs et partenaires culturels.
Accompagner les technologies de la langue et la normalisation
Les technologies de la langue constituent une priorité pour les politiques publiques : enjeu de souveraineté pour la France et l’Europe, elles contribuent à l’amélioration de la vie quotidienne de nos concitoyens, au développement de notre économie et au renforcement de nos échanges.
Ces technologies sont désormais omniprésentes dans notre quotidien et permettent des applications multiples telles que la traduction automatique, la reconnaissance de la voix et des émotions, les interactions avec des appareils ou robots, la recherche ou l’accès à des contenus notamment culturels.
Il s’agit d’assurer au français une place significative dans ces technologies, mais aussi de développer des nouveaux outils pour les langues de France dont l’équipement technologique demeure faible. Il s’agit aussi de veiller à ce que les normes permettent l’usage de ces langues et le passage d’une langue à l’autre.
Le ministère de la Culture a participé à la définition de la norme française de claviers « azerty » améliorée, en vigueur aujourd’hui.
Le saviez-vous ?
Le ministère de la Culture propose la mise en place d’un Centre de référence pour les technologies des langues et l’innovation, rattaché à la future Cité internationale de la langue française et de la francophonie à Villers-Cotterêts.
Soutenir et encourager la diversité linguistique
La DGLFLF mène et accompagne différents projets pour encourager la diversité linguistique dans le domaine numérique. C’est notamment le cas en ce qui concerne les langues de France, le maintien de certaines langues régionales reposant en grande partie sur la disponibilité de ressources librement accessibles sur la toile (dictionnaires, médias, encyclopédies…).
Il est également important de mieux connaître la place occupée par ces langues sur la toile, d’identifier ou d’accompagner des dynamiques contributives, d’encourager la création artistique utilisant la langue ou les technologies de la langue.
Le ministère de la Culture a initié et soutient le projet Lingua libre, la médiathèque linguistique participative de Wikimédia France qui fait vivre la diversité linguistique.
Le numérique, une chance pour le multilinguisme dans les sciences
Face au constat de l’anglicisation progressive de l’enseignement supérieur et de la recherche, la DGLFLF a contribué à forger un nouveau consensus pour sortir de l’impasse unilingue. Le colloque fondateur de 2019, Pour des sciences en français et en d’autres langues (Éditions Honoré Champion), a permis d’établir que la mutation numérique rendait crédible l’hypothèse d’une transmission des savoirs et d’une conversation scientifique mondiale plurilingues. L’intelligence artificielle et les outils de traitement automatique des langues – la traduction automatique neuronale en particulier – changent la donne.
Le multilinguisme nécessaire des sciences
La position prédominante de l’anglais dans les instruments de la diffusion scientifique (revues, bases de données, index de citations) conduit à négliger les textes en d’autres langues et à sous-estimer la place réelle de la langue française dans l’élaboration et la circulation des savoirs scientifiques.
L’Initiative internationale d’Helsinki (2019) sur le multilinguisme de la production savante affirme l’importance des langues natales pour garantir l’ancrage social des savoirs scientifiques et la bibliodiversité, c’est-à-dire la pluralité des systèmes de pensée.
De même, l’activité scientifique en général se construit sur le socle d’une transmission efficace des connaissances. C’est le rôle de la langue commune, au cœur du pacte républicain, de le permettre équitablement auprès de tous, depuis l’enseignement secondaire jusqu’au supérieur.
La découvrabilité multilingue des contenus scientifiques au cœur de l’espace scientifique francophone virtuel
La découvrabilité des sciences et des savoirs s’inscrit dans une stratégie pour le numérique qui vise à préserver le statut du français comme langue de savoir apte à exprimer toutes les dimensions de la modernité et au service de tous les francophones du monde. C’est un facteur d’équilibre entre les langues.
Le développement d’une démarche de découvrabilité dans le domaine des sciences est un enjeu réel de souveraineté et d’influence. Il s’agit d’œuvrer pour la disponibilité en ligne des contenus culturels et scientifiques francophones et leur aptitude à être repérés parmi un vaste ensemble d'autres ressources en toutes langues ? On doit également améliorer la possibilité d’appréhender en français les ressources non francophones grâce aux outils nouveaux de traduction automatique. On facilite ainsi la transmission des savoirs produits en toutes langues en les rendant accessibles à tous les francophones.
La stratégie numérique du Gouvernement, en lien avec les institutions de la Francophonie (Organisation internationale de la Francophonie et Agence universitaire de la Francophonie), dans un dialogue privilégié avec les autorités du Québec et du Canada, accompagne l’émergence d’un « espace scientifique francophone virtuel » rassemblant les nouvelles ressources spécialisées en train d’être constituées (plateforme de traduction semi-automatique, terminologies multilingues, outils d’aide à la rédaction, outils de recommandation…) afin de faciliter aux étudiants et chercheurs, la lecture et l’écriture des articles scientifiques, en anglais ou en français et en d’autres langues .
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