Banlieues Bleues est né de la volonté de plusieurs villes de la Seine-Saint-Denis de créer un festival de jazz révélant au grand public la richesse et la diversité d’une scène jazz créative, à l’époque occultée par les médias, voire marginalisée. L’association a été une expérience pionnière de collaboration culturelle intercommunale, l’une des premières du genre. La première édition de Banlieues Bleues proposait au public 18 concerts, du 27 janvier au 3 mars 1984, dans 11 villes. Banlieues Bleues s’est développé à partir de là, l’éparpillement sur plusieurs villes, et la durée – exceptionnelle, quatre à cinq semaines, pour un festival–, devenant un formidable atout de diffusion et de proximité vis à vis d’un public à conquérir.
AmarElo É Tudo Pra Ontem © Wendy Andrade
Banlieues Bleues, témoin et acteur de l’évolution musicale des dernières décennies
Le festival s’est imposé d’année en année comme le plus grand festival de jazz d’Île-de-France et est reconnu comme l’un des meilleurs festivals de printemps en France et de jazz en Europe, une réussite très palpable, sans que jamais les motivations ne changent, fondamentales : présenter à la fois les artistes qui font l’histoire du jazz et les musiciens peu connus du grand public, favoriser l’inédit et la création, et contribuer à lancer de jeunes musiciens et développer des actions originales avec les musiciens invités et tous types de public, les actions musicales de Banlieues Bleues ayant aussi été pionnières dans leur genre, avant même les appellations "action culturelle", "éducation artistique et culturelle", etc.
Mais c’est avant tout la qualité de sa programmation qui a construit la notoriété de Banlieues Bleues. En réunissant un plateau artistique de réputation internationale, en conjuguant événements et prises de risques, en faisant tenir toute sa place à la scène française et européenne, en présentant toutes les musiques du jazz, avec une large ouverture à d’autres genres musicaux ou d’autres arts, Banlieues Bleues a été le témoin privilégié mais aussi l’acteur- de l’évolution musicale des dernières décennies.
Rocío Márquez & Bronquio © Lhaura Raín
Des grands noms du jazz et un tremplin artistique
Au total, Banlieues Bleues aura accueilli en 39 ans d’existence des milliers de groupes et des dizaines de milliers de musiciens en concert, dont la plupart des grands noms du jazz et des musiques improvisées mais aussi des musiques africaines, à l’instar par exemple de Nina Simone et Miriam Makeba, qui se retrouvent sur l’affiche image du 40e festival avec une photo signée Guy Le Querrec (Magnum) prise à Banlieues Bleues en 1989 où elles jouaient le même soir.
Nina Simone et Miriam Makeba © Guy Le Querrec
Mais aussi, la même année, du duo Dizzy Gillespie, Max Roach, pour une suite improvisée célébrant le bicentenaire de la révolution française, concert qui a été enregistré et publié sur disque. Ce n’est qu’un exemple parmi de très nombreux concerts remarquables, dont un bon nombre d’inédits et de créations, qui ont ensuite connu une diffusion en France et à l’international.
Ouverture inédite pour la 40e édition - anniversaire
L’ouverture du 40e festival se déroulera à la Dynamo. Cette édition débutera par un week-end kaléidoscopique accueillant une douzaine de groupes rassemblant les musiciennes et musiciens qui préparent l’avenir de ces musiques. Il se fera en accès gratuit mais avec réservation obligatoire, une manière aussi de proposer au public de découvrir les nouvelles tendances actuelles.
Floy Krouchi © Coni Horler
Ray Lema au Fleuve Congo© Thomas Freteur
Le reste de la programmation ne sera pas en reste avec des figures de proue de la scène, comme le rappeur brésilien Emicida, de jeunes talents créatifs, avec le trio féminin et talentueux Nout et la bassiste et compositrice Floy Krouchi, des vétérans eux-mêmes expérimentateurs-nés, Ray Lema ou Hamid Drake, ou encore des représentants de la diversité du jazz, comme Rocío Márquez & Bronquio… et bien d’autres
Un festival, Dynamo de la création musicale et "camp d’été" du territoire
Depuis que Banlieues Bleues n’est plus seulement un festival, avec sa Dynamo, lieu de fabrique et de diffusion inauguré en 2006, seule salle de concert en France construite pour la diffusion du jazz et musiques improvisées, le festival dispose d’un outil de production pour assumer encore mieux son rôle de plateforme et de vitrine pour la création musicale en étant attentifs et militants de la cause et de la visibilité des musiciennes artistes. Dans un paysage musical en profonde mutation, il se tourne encore plus vers les nouvelles formes musicales (jazz, rap, musiques du monde) et accueille les nouvelles scènes musicales, en plaçant les artistes dans un rapport vif, dynamique et original avec les publics, notamment en expérimentant du côté des projets hybrides, de l’art participatif, du jeune public, etc. Le programme de sa quarantième édition est d’ailleurs particulièrement représentatif de ces nouvelles tendances. La Dynamo accueille en résidence longues ou courtes des artistes grâce à la présence de trois studios de répétition plus une salle modulable qui permet un spectre large des musiques accueillies, créées ainsi qu’un axe d’actions culturelles marque de fabrique depuis l’origine de Banlieues bleues. Ce projet n’en est pas encore dans sa forme définitive, des travaux de réhabilitation de la fabrique d’origine sont toujours en cours.
Marc Ribot © Ebru Yildiz
Pour continuer son action auprès des publics du territoire, Banlieues Bleues a développé une session estival avec le Summer camp. Né avec la création de l’Été culturel en 2020, événement culturel national créé par le ministère de la Culture (appels à projets - candidatures / Été culturel), grâce à un nouveau soutien de la DRAC, Banlieues Bleues fait vibrer les quartier de la Seine-Saint-Denis avec des concerts en plein air et gratuit. Cette scène jazz ouverte aux musiques du monde et à la culture Hip Hop est le prolongement du festival Banlieues Bleues et de sa Dynamo, dans la même ligne artistique.
Photo Nout © Sylvain Gripoix
Depuis plusieurs années de nouvelles créations collaboratives des actions musicales comme les "Mamies guitares" et "Bat’man de chœurs" se sont développées.
Ostrakinda © Guillaume Morandeau
Plus qu’un seul festival printanier, Banlieues Bleues est un projet culturel et artistique du territoire qui s’est développé sous différentes formes au fil des ans avec la Dynamo et le Summer Camp. La DRAC Île-de-France soutient Banlieues Bleues, tant le festival que son action de création et à travers différents dispositifs (au titre de l’action culturelle, de l’été culturel), à hauteur de 550k euros, en 2023.
Découvrez toute la programmation de la 40e édition 2023 du festival Banlieues Bleues
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