Cette restauration s'inscrit dans l'histoire des nombreuses interventions menées sur le site de Clairvaux, sous la conduite des architectes en chef des Monuments historiques, Jacques Laurent (1966-1978), Jean-Michel Musso (1978-1996), puis Eric Pallot (1998-2020) et désormais Michel Trubert.
Si les premiers travaux réalisés sur le site tenaient d’une stratégie de « sauvetage » et avaient pour objectif d’éviter aux différents bâtiments l'état de ruine, les opérations récentes permettent également la restitution d'un état historique, en plus d'une sauvegarde de l'intégrité de l'édifice.
Le réfectoire-chapelle
La restauration qui s'achève porte sur la couverture du corps de bâtiment qui abrite la Chapelle-réfectoire et la cuisine, en prolongement de l'aile sud du cloître, édifiée entre 1774 et 1777.
Les proportions de cette salle (36m/15m), la seule salle à avoir conservé ses lambris du XVIIIe siècle, offrent un espace lumineux, éclairé par deux niveaux de baies. On remarque également des médaillons peints sur toile, représentant les différentes Vertus.
La restauration de la couverture assure la pérennité des éléments de décors précédemment restaurés ainsi que les marqueurs de l'histoire de ce lieu, notamment l'autel édifié contre le mur ouest ou encore les traces d'arrachement des trois étages de tribunes détruites en 1980 contre le mur oriental.
Un chantier mené malgré la crise sanitaire du Covid-19
Les quatre entreprises (lot maçonnerie, entreprise Léon Noël; lot couverture, entreprise Didier Glais; lot charpente, entreprise Valentin; lot électricité, entreprise Santerne) ont réussi à rester actives et à poursuivre le chantier malgré les contretemps liés à la crise sanitaire et une interruption du 17 mars au 11 mai 2020. Le retard induit par le premier confinement a pu être rattrapé grâce à l'implication de l'ensemble des intervenants.
Les éléments qui composent les corniches ont été restaurés ou remplacés par tiroir, après réalisation d'un calpinage précis des pièces. Celles-ci ont également été retaillées pour accueillir les descentes d'eau pluviale en cuivre. Un ajout nécessaire à la pérennité de l'édifice qui a été réalisé avec précision et savoir-faire.
La couverture et la charpente ont été restaurées dans le respect de l'existant. Toutefois, les limites du chantier n'incluaient pas la restauration des retours des ailes qui clôturent le bâtiment, c'est pourquoi un tôlage a été installé, dans l'attente d'une prochaine campagne de travaux à mener.
Le SSI (Système de Sécurité Incendie) a enfin été entièrement révisé.
Un bâtiment intégré au circuit de visite du public
La restauration de l'ancien réfectoire des moines, aménagé en chapelle par l'administration pénitentiaire au début du XIXe siècle, a permis à l'Association "Renaissance de l'abbaye de Clairvaux", à qui l’État a confié l'animation du site, de l'intégrer dans son circuit de visite, donnant à voir un ensemble architectural remarquable aux visiteurs.
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