Source : Communiqué de presse de l'INRAP du 11 avril 2013.
Le site internet de l'INRAP
Des enclos bien visibles dans le paysage de l’âge du Bronze
Le décapage a mis au jour une quinzaine d’enclos funéraires spectaculaires, quadrangulaires, circulaires ou en fer à cheval.
Certains d’entre eux appartiennent à des périodes antérieures à l’époque celtique, notamment à l’âge du Bronze.
Ces puissants enclos, marqués par des fossés profonds de 2 mètres, sont alignés. Les sépultures qu’ils abritaient ont disparu. Alors très visibles dans le paysage, ces monuments devaient être de forts marqueurs territoriaux durant la Protohistoire.
Au cours du IVe siècle avant notre ère, une nécropole gauloise s'y est implantée à proximité immédiate.
La nécropole guerrière
Deux ensembles de tombes gauloises sont accolées à ces grands monuments. Certaines sont entourées d’enclos carrés de dimensions plus modestes.
Cette nécropole accueille une petite communauté appartenant à la culture archéologique de La Tène ancienne. Les corps reposent dans de profondes fosses aménagées de plancher, coffrages et couvertures. La volonté de rapprocher les défunts entre eux est patente, certaines fosses se juxtaposant ou se recoupant : dans une tombe, deux défunts ont même été inhumés l’un contre l’autre. Sur les 14 sépultures fouillées à ce jour, les archéologues ont déjà exhumés cinq tombes de guerriers. Ces hommes sont armés d’une épée dans son fourreau et d’une lance. Deux d’entre eux ont un bouclier. Composés de bois et de cuir, n’en subsistent que l’orle (la garniture métallique du pourtour) et le couvre-spina (l’arête centrale). Inhumées près des hommes, des femmes arborent un torque autour du cou et des parures de bronze ou de lignite aux poignets.
Hommes et femmes portent sur la poitrine de grosses fibules de fer ou de bronze, parfois décorées de corail. Comme dans la majorité des nécropoles protohistoriques, l’absence d’enfants est notable.
Un ensemble exceptionnel
Cet ensemble funéraire est exceptionnel à plus d’un titre.
Malgré les très grandes surfaces ouvertes par l’archéologie préventive dans la vallée de la Seine champenoise, et notamment autour de Troyes, la découverte d’ensembles funéraires de cette époque est très rare. Par ailleurs, sur ce territoire, au cours des IVe et IIIe siècles avant notre ère, d’autres pratiques funéraires, très originales ont également cours : les défunts sont enfouis dans des silos souterrains abandonnés, comme l’atteste la fouille d’un ensemble dece type à moins d’un kilomètre de la nécropole de Buchères. Cette dernière se distingue aussi nettement de celles trouvées un peu plus au nord, dans la Marne : en effet ni vaisselle (services à boisson, vaisselle de présentation et de stockage) ni quartiers de viande n’accompagnent les défunts de Buchères.
L’Inrap
Avec plus de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l’Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l’une des toutes premières en Europe. Institut national de recherche, il réalise chaque année quelques 1 500 diagnostics archéologiques et 250 fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et dans les Dom. Ses missions s’étendent à l’exploitation scientifique des résultats et à la diffusion de la connaissance archéologique auprès du public.
Aménagement : Conseil général de l’Aube
Contrôle scientifique : DRAC Champagne-Ardenne
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Cécile Paresys, Inrap
Sur le site de l'INRAP : vidéo sur la découverte de Buchères
Sur le site de l'Est Eclair Interview de la ministre de la Culture et de la Communication
Partager la page