Pierre Laborde
Pierre Laborde (1908-1994) est un architecte DPLG actif de 1944 à 1980 en France, à Madagascar, au Cameroun, en Nouvelle-Calédonie et au Sénégal.
Pierre Laborde est né le 12 avril 1908. Après une enfance passée dans le Béarn à Peyrehorade où son père - fonctionnaire de l’administration des PTT - était en poste, il effectue ses études secondaires à Paris, aux lycées Buffon et Saint-Louis. En 1929, il entreprend des études d’architecture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, au sein de l’atelier Roger-Henri Expert (1882-1955) où il rencontre, entre autres, Claude Ferret (1907-1993), Raymond Gravereaux et André Remondet (1908-1998). Pierre Laborde est diplômé au milieu des années 1930, au terme d’un parcours honorable pendant lequel il se distingue par l’obtention de quatre médailles et d’un premier prix au concours américain.
Pierre Laborde ne commence réellement à exercer qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il participe à la reconstruction de Rouen, sous la direction de Jacques Gréber (1882-1962), en tant qu’architecte chef de groupe (îlot 91, 1952-1954, programme mixte comprenant logements, établissements bancaires et cinéma).
Rapidement toutefois, la carrière de Pierre Laborde prend une impulsion décisive lorsqu’il devient architecte-urbaniste auprès du ministère de la France d’Outre-mer, certainement par l’intermédiaire d’un ancien camarade de l’atelier Expert, Razafi Adriamingo qui, d’origine malgache, était devenu à la fin des années 1940 « ministre » de la construction à Madagascar.
Dans le cadre de sa mission, entre 1950 et 1955, Pierre Laborde élabore le plan sanitaire de l’île (en collaboration avec le général Jeansotte), le plan d’aménagement de la partie nord de Tananarive et construit de nombreux équipements publics à Tananarive (maternité d’Askadivorine, cité des géologues, syndicat d’initiative, centre technique des PTT, direction de la Société d’énergie électrique, locaux de la Mission métropolitaine des tabacs, internat de la faculté de médecine et de pharmacie), à Fianarantsoa (Hôtel de ville), à Tamatave (central téléphonique) et Majunga (central téléphonique, immeuble de la 4ème brigade mobile). Il intervient également au Cameroun (maison du directeur de la Société d’énergie électrique), en Nouvelle-Calédonie (plan directeur de Nouméa) et au Sénégal (plans directeurs de Saint- Louis et de Kaolack).
Concomitamment à ses missions Outre-mer, Pierre Laborde réalise des programmes de logement en métropole à Brioude (lotissement de 20 maisons individuelles pour le compte du Comité interprofessionnel du logement, 1954-1955), à Nîmes (immeuble de 100 logements pour la ville de Nîmes, 1954-1955), et à Troyes (groupe d’habitation de 600 logements pour la Caisse des dépôts). Il participe aux grands concours nationaux et, en 1953, se classe second pour celui de la Maison de la Radio, derrière Henry Bernard (1912-1994) qui réalisera l’édifice.
En 1956, Pierre Laborde devient architecte du Commissariat l’Energie Atomique. Il intervient au centre d’études nucléaires de Saclay (arch. : Auguste Perret, 1948-1953) et construit en totalité celui de Fontenay-aux-Roses. Architecte conseil de l’Equipement pour les départements du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes de 1960 à 1964, il travaille par exemple à l’aménagement du plan d’eau du barrage de Serre-Ponçon.
Agréé par le ministère de la Santé publique pour la construction des hôpitaux et centres hospitaliers universitaires, Pierre Laborde s’illustre en construisant l’hôpital de Tarascon (1970-1971, en collaboration avec Marcel Guesnot) et l’Institut Gustave Roussy (Villejuif, 1980).
En 1973, il remporte en association avec Maurice Novarina (1907-2002) le concours de la nouvelle tour de télévision qui aurait dut être construite à Paris, sur la rive gauche, en vis-àvis de la Maison de la Radio en proposant une tour cylindrique de verre et d’aluminium de 128 mètres de haut et de 36 mètres de diamètre (non réalisée).
Pierre Laborde est décoré du grade de chevalier de la Légion d’Honneur en 1959. Il entre en 1960 à l’Académie d’architecture où il occupe successivement les fonctions de secrétaire adjoint (1961), de premier secrétaire adjoint (1962-1964) de membre du Conseil (1965-1967), d’archiviste (1968-1969), de secrétaire général (1970-1972), de vice-président (1973-1974) et de censeur jusqu’à ce que, sur sa demande, l’honorariat lui soit conféré en 1981.
Sources
Archives
- Académie d'architecture (Paris), Dossier de Pierre Laborde.
- Centre d'archives d'architecture du XXe siècle, Fonds Jean Tandeau de Marsac, Dossiers 050 Ifa 81/3 et 050 Ifa 255.
- Centre d'archives d'architecture du XXe siècle, Fonds Maurice Novarina, Dossier NOVMA-D-73-1.
- Centre d'archives d'architecture du XXe siècle, Fonds Henry Bernard, Dossier 266 AA 50/1.
- AM Tarascon, Série W (non inventoriés) Dossiers relatifs à l’hôpital de Tarascon.
- AP Institut Gustave Roussy (Villejuif), Dossiers relatifs à la construction de l’Institut.
Partager la page